AIR ALGÉRIE : Les crashs expliqués par Louisa Hanoune

AIR ALGÉRIE : Les crashs expliqués par Louisa Hanoune

Il s’agit pour elle d’un plan de filialisation et une intention de privatiser la compagnie qui reste le fleuron national.

Une partie du voile est «levée». Il fallait attendre que Louisa Hanoune, la SG du Parti des travailleurs se prononce au sujet des crashs et incidents essuyés par la Compagnie aérienne nationale, Air Algérie, durant ces derniers temps, pour connaître les vraies raisons de ces mésaventures. Tout a été planifié et entre dans le cadre d’un plan de filialisation de la compagnie pour la céder au «privé». Telle est l’explication fournie par Mme Hanoune.

En effet, intervenant hier, lors dune conférence de presse, elle a fait savoir qu’«un plan de filialisation» a été concocté pour Air Algérie, et que le but n’est autre que de «brader cette compagnie nationale et du coup la privatiser». A ce propos, elle a déclaré «à la lumière de ces plans, on comprend parfaitement les événements et incidents dont Air Algérie a fait l’objet». Fidèle à ses principes, Mme Hanoune a souligné qu’elle ferait tout ce qui est en son pouvoir, afin de barrer la route à la privatisation du «fleuron national».

Abordant la question sécuritaire, elle a soutenu que l’Algérie se trouve à la croisée des chemins, et ce, en tenant compte des enjeux et menaces, qu’ils soient intérieurs ou extérieurs, qui guettent l’Algérie. Et plus précisément, ce qu’elle a appelé «la Daéshisation» de la région. Car selon elle, aucun continent ne sortira «indemne» de la guerre féroce qu’est en train de mener la coalition internationale contre l’organisation de l’Etat islamique (Daesh).

Il s’agit pour elle de guerre qui a pour but principal de «semer le trouble et la zizanie dans chaque Etat». Par ailleurs, la secrétaire générale du PT, n’a pas manqué de décocher des flèches sur son «ennemi» intime, Amara Benyounès, ministre du Commerce, Abdessalem Bouchouareb, ministre de l’Industrie et des Mines et Mohamed Mebarki, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Elle accuse chacun d’eux de tenir des propos contradictoires et d’avoir des discours de «duplicité».

Sur ce point, Mme Hanoune a relevé la «clochardisation de l’enseignement supérieur» et exprimé son étonnement par rapport aux déclarations de M.Mebarki qui, d’une part, avoue les défauts du système LMD (licence, master, doctorat), alors que d’autre part, il déclare que «le temps pour un changement n’est pas encore venu». Le fait est que pour elle, «certains responsables sont éblouis par tout ce qui est occidental». D’ailleurs, elle s’est interrogée: «Pourquoi on invente des diplômes, pour qu’après la Fonction publique ne les reconnaisse pas?».

Concernant M.Bou-chouareb, elle a relevé la duplicité de son discours, à travers deux déclarations. D’un côté, il appelle au maintien de la règle des 51/49% et son élargissement aux autres secteurs, alors que d’un autre, il dit qu’elle ne figurera pas dans la nouvelle loi sur l’investissement, et que certains secteurs devraient être épargnés. Ce comportement est pour elle une esquive, et représente le préambule de l’annulation de cette règle. «Il y a des divergences et contradictions entre les responsables» a-t-elle indiqué, en ajoutant «à l’origine de ce recul et ces contradictions, se trouve le déficit en démocratie».

Sur le plan politique, elle a appelé le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, à accélérer et concrétiser le projet qui lui tenait à coeur, à savoir les réformes politiques.

La cause palestinienne, priorité du parti, a également été évoquée. Elle a fixé le rendez-vous pour le 29 novembre où des meetings et activités seront menés afin de soutenir cette cause.