Déjà dans la tourmente, l’épidémie du coronavirus a fortement impacté la compagnie aérienne Air Algérie. Désormais, les prémices d’une « faillite », d’au moins de difficultés financiers aiguës, se dessinent.
Si certains évoquent déjà une situation de « faillite » imminente, le constat est également fait auprès de la direction même de la compagnie. Selon ce qu’a rapporté exclusivement, ce lundi, le quotidien national Liberté, la situation a été exposée par le PDG par intérim Amine Mesraoua lors du conseil d’administration tenu la semaine dernière.
Citant des sources proches d’Air Algérie, le même journal indique que le premier responsable de la compagnie avait alors évoqué le « spectre de la faillite qui guette la compagnie qui se retrouvera, dans quelques semaines, avec une trésorerie totalement dans le négatif ».
D’ailleurs, la situation dont laquelle elle se trouve, notamment financière, a été mise sur la table « pour que tout le gouvernement soit au courant ». Le maintien de la fermeture des frontières et par conséquent de la suspension des vols, de peur d’une autre vague du coronavirus, ne fait qu’accentuer davantage la situation déjà engendrée par l’épidémie durant plus d’une année maintenant.
« La maintenance des avions absorbe des millions de dollars chaque semaine »,
Malgré la reprise des vols domestiques, le déficit est loin d’être comblé, notamment si l’on prend en considération « la maintenance des avions qui absorbe des millions de dollars chaque semaine », cite encore la même source, soulignant que cela risque même « de couler la compagnie si l’immobilisme des avions se poursuit encore quelques mois ».
À côté de la maintenance de la flotte qui coûte très cher, l’interlocuteur de Liberté cite également « d’autres dépenses dont Air Algérie ne pourrait se soustraire à commencer par ses charges à l’étranger ». Sans oublier les salaires de ses 9 600 employés.
Ceci dit, il convient de noter qu’Air Algérie n’est pas la seule compagnie aérienne impactée à ce point par les mesures de restriction décidés à travers le monde entier. Et pour y remédier, Air Algérie, tout comme plusieurs autres compagnies d’ailleurs, compte sur une compensation ou une aide de l’État.
Les estimations quant aux pertes font état d’un manque à gagner d’un « manque à gagner de l’ordre de 38 milliards de dinars sur le chiffre d’affaires des vols passagers qui devrait atteindre les 89 milliards de dinars d’ici à la fin de l’année ».