Karim Tabbou, premier secrétaire national du FFS (Front des forces socialistes) a été relevé de ses fonctions et remplacé par Ali Laskri premier secrétaire du parti. Dans une déclaration faite à DNA, Karim Tabbou indique que son remplacement obéît à la règle d’alternance au sein du FFS.
Le remplacement de Karim Tabbou, 37 ans, en poste depuis le 6 avril 2007, vise à « rassembler les énergies du parti » et préparer la convention nationale du parti.
« La décision de procéder à la nomination d’un nouveau secrétaire national à été prise vendredi 18 novembre à l’issue du conseil national, ajoute M. Tabbou à DNA. C’est le président du parti, Hocine Ait Ahmed, qui a pris la décision conformément aux statuts du FFS. »
Le président du FFS, Hocine Aït-Ahmed, installé en Suisse depuis plusieurs années, a également décidé de reporter le 5ème congrès qui devrait se tenir dans le courant de l’année 2012.
Ali Laskri avait assumé les fonctions de premier secrétaire du parti en 2004 avant d’être remplacé par Karim Tabbou.
Licencié en sciences économiques à l’université de Tizi-Ouzou, Karim Tabbou intègre en 2000 les instances du FFS, plus vieux parti d’opposition en Algérie et créé en 1963, avant de connaitre une ascension fulgurante.
Très vite remarqué par Hocine Ait Ahmed, celui-ci lui confie les rênes du parti au printemps 2007 au détriment des anciens cadres du FFS.
« Je devais être désigné premier secrétaire national du parti en 2001, mais j’ai dû faire face à une véritable levée de boucliers de la part des anciens, raconte-t-il en janvier 2009 à Jeune Afrique. Ils ne pouvaient pas admettre qu’un jeune de 28 ans dirige le FFS. Ce club de cadres qui pensent davantage à leurs intérêts qu’à celui du parti a fait capoter ma nomination.»
Bon orateur, aussi à l’aise qu’en arabe, en français qu’en kabyle, connu pour ses critiques violentes et acerbes à l’égard du pouvoir mais aussi envers l’opposition, Karim Tabbou s’est imposé au sein du FFS en faisant le ménage autour de lui.
Il a été reconduit dans ses fonctions deux fois de suite avant donc de céder sa place à Ali Laskri.
Ses détracteurs l’accusent d’être une marionnette actionnée par Hocine Ait Ahmed depuis sa retraite à Lausanne. Mais lui a toujours balayé ces reproches en expliquant qu’il a tout simplement la confiance de Hocine Ait Ahmed.