Un responsable du mouvement armé « jihadiste » Al-Mourabitoune, de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, a annoncé l’allégeance de
ce groupe à l’organisation État Islamique (EI) dans un enregistrement audio diffusé par l’agence mauritanienne privée Al-Akhbar.
« Le mouvement Al-Mourabitoune annonce son allégeance au calife des musulmans Abou Bakr Al-Baghdadi, bannissant ainsi les divisions et les dissensions au sein de la Nation », affirme en arabe Adnan Abou Walid Sahraoui dans cet enregistrement écouté jeudi par un journaliste de l’AFP à Nouakchott.
Al-Akhbar, qui publie régulièrement les communiqués de « jihadistes », a assuré avoir authentifié la voix comme étant celle de M. Sahraoui, ce qui n’a pu être immédiatement confirmé à l’AFP par d’autres sources.
Al-Mourabitoune est né en 2013 de la fusion des « Signataires par le sang » de Mokhtar Belmokhtar -ex-chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), cerveau d’une massive et meurtrière prise d’otages du site gazier de Tiguentourine- et du Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), un des groupes « jihadistes » ayant contrôlé le nord du Mali pendant près d’un an, entre le premier trimestre 2012 et début 2013.
Adnan Abou Walid Sahraoui s’est plusieurs fois exprimé au nom du Mujao mais aussi d’Al-Mourabitoune, notamment pour revendiquer des enlèvements ou attaques dans le nord du Mali.
Dans sa déclaration, le responsable « jihadistes » invite « tous les mouvements jihadistes à prêter allégeance » au chef de l’EI « pour unifier la parole des musulmans et resserrer leurs rangs ».
L’agence Al-Akhbar rapporte par ailleurs que Adnan Abou Walid Sahraoui est désormais le nouvel « émir » (chef) d’Al-Mourabitoune.
Interrogé par l’AFP sur cette déclaration d’allégeance, l’expert mauritanien du « jihadisme » dans le Sahel, Isselmou Ould Salihi, a estimé qu’elle pouvait être liée à une certaine perte de vitesse et posait des questions « au sujet du mouvement (Al-Mourabitoune) et de son chef Belawar », surnom de Belmokhtar.
« Dans tous les cas, la montée en puissance d’Adnan (Abou Walid Sahraoui), qui signe le communiqué en lieu de son chef attitré, et le changement de cap idéologique ainsi annoncé par le mouvement qui quitte Al-Qaïda pour l’EI est
la première lecture que l’on peut faire d’une perte de vitesse évidente du mouvement », a affirmé M. Ould Salihi.