A Alameda, en Espagne, faire une demande d’emploi revient à s’inscrire à une loterie. Le maire a effectivement décidé d’organiser une tombola dont les gros lots sont des emplois pour lutter contre le chômage.
Dire que la situation de l’emploi en Espagne est alarmante serait un euphémisme à la simple vue du taux de chômage, s’élevant à près de 27% de la population totale. Pourtant, à Alameda, une modeste commune de 5 500 âmes, une initiative du maire se veut capable de redonner de l’espoir et de l’entrain à l’ensemble de ses administrés : il organise une loterie mensuelle dont les gros lots sont des emplois !
La roue de l’infortune
Ces tombolas sont donc organisées une fois par mois « pour animer un village où un habitant sur deux est au chômage » nous révèle Direct Matin. Le gagnant ne remportera pas une fortune mirobolante ou un prix indécent mais de « petits jobs », payés 1 000 euros par mois. Décrochez le gros lot : devenez guichetier à la piscine municipale, employé du bureau de poste, cantonnier… Afin d’écarter les soupçons de corruption et dans l’espoir d’entraîner un grand engouement populaire, le tirage au sort est également organisé en direct à la télévision locale. Le maire devient une sorte d’animateur, ouvrant l’urne pour y piocher un nom parmi les joueurs. Ils étaient une trentaine seulement lors de la mise en place de cette loterie et seraient aujourd’hui près d’un demi-millier à se frotter au hasard.
Le sacre de la précarité
Malheureusement, bien trop de citoyens d’Alameda sont candidats à cette improbable loterie, contraignant le maire à administrer une nouvelle clause aux règles de ce jeu de hasard : les emplois sont à durée déterminée. La personne remportant le gros lot pourra donc avoir un travail mais seulement pour quelques mois, avant de le céder à un nouveau chômeur. « C’est un moyen d’aider, mais il y a encore trop peu de visages heureux » déplore le maire, M. Pineda, lassé de faire tourner en vain cette roue de l’infortune.