Agire a décidé d’agir contre cette pollution industrielle, avec des actions de sensibilisation, mais aussi un projet pilote de captage des eaux souterraines.
La pollution menace la nappe phréatique de la Mitidja! L’Agence de bassin hydrographique (ABH) Algérois-Hodna-Soummam a tiré la sonnette d’alarme pour sauver ce qui peut l’être de cette nappe souterraine, considérée comme l’avenir de l’Algérie. Ainsi, cette agence révèle de graves cas de pollution industrielle au niveau de la zone industrielle Rouiba-Réghaïa.
«Une étude menée sur 26 unités industrielles dans la zone industrielle Rouiba-Réghaïa (Alger) a montré que huit d’entre elles ont présenté une charge polluante très élevée dépassant les taux maximaux édictés par la loi», a indiqué jeudi dernier à Alger l’ABH. Cette agence régionale, impliquée dans la sensibilisation à l’utilisation rationnelle de la ressource hydrique souterraine et à sa préservation de la pollution, a évalué le niveau de la charge polluante, c’est-à-dire les valeurs de concentration des rejets des eaux résiduelles dans cette zone industrielle. Le directeur de l’Agence de bassin hydrographique algérois-Hodna-Soummam, El Mehdi Oggad, a tenu à mettre en avant l’ampleur des dégâts! Il révèle que 34.000kg/jour de rejets industriels liquides sont produits par les unités de cette zone industrielle.
Parmi ces rejets, 5000kg/jour sont traités par les industriels avant que ces effluents rejoignent le milieu naturel ou le réseau d’assainissement public. La zone industrielle Rouiba-Réghaïa comprend 226 unités industrielles implantées, dont 61 unités génératrices de rejets liquides industriels.
Parmi elles, 45 unités ont mis en place un système de prétraitement de leurs effluents industriels grâce notamment à des bassins de décantation ou des stations d’épuration. L’Agence nationale de gestion intégrée des ressources en eau (Agire), dont dépend l’ABH, a décidé d’agir contre cette pollution industrielle qui menace notre sécurité hydrique. Elle a ainsi, organisé jeudi dernier à Rouiba (est d’Alger) une journée d’information et de sensibilisation sur l’eau dans l’industrie sous le thème «usage et impact».
Une grave menace pèse donc sur nos nappes souterraines. Pour remédier à cela, cette agence ne s’est pas contentée de la sensibilisation. Des actions concrètes ont été entamées sur le terrain. Parmi elles le projet «eau» combien vital de la captation rationnelle des eaux souterraines. Un projet pilote algéro-belge a été initié au niveau du Hamiz, toujours dans la banlieue est de la capitale, qui est traversée par la nappe phréatique de la Mitidja, considérée comme la plus grande réserve d’eau souterraine s’inscrit dans la région centre du pays. Cette démarche de captage des eaux souterraines dans le cadre d’une gestion durable et solidaire au niveau de la zone pilote de la commune d’El Hamiz dans l’est de la capitale. Elle prône le dialogue multiacteurs entre industriels, administrations publiques ainsi que le monde scientifique et associatif, permettant de partager les diagnostics et les solutions envisageables et surtout un engagement des partenaires pour un bénéfice partagé autour de cette ressource. La nappe phréatique de la Mitidja a été surexploitée durant les dernières années. Ce qui a causé une baisse importante de ses réserves la rendant même vulnérable aux intrusions d’eau de mer. Agire doit donc véritablement agir, car il s’agit là d’un élément…vital!