Environ 3000 espèces animalières et végétales menacées de disparition en raison d’incendies, de réchauffement climatique et de braconnage. Le cri de détresse a été lancé, ce mardi 14 mars, le Directeur général de la DGF, Abdelmalek Abdelfattah, lors d’un atelier de sensibilisation contre le braconnage et le commerce illicite des animaux sauvages, organisé à la réserve de chasse de Zéralda.
L’Atelier doit d’ailleurs aboutir à un plan d’actions dont la mise en œuvre sera assuré en collaboration avec la gendarmerie nationale pour la protection de ces espèces. «Nous avons signé en 2013 une convention avec la gendarmerie pour la lutte contre les incendies de forêts. Aujourd’hui, vu la grande menace qui plane sur les espèces protégées surtout, nous avons décidé de l’élargir pour la lutte contre le braconnage. Les recommandations serviront de feuille de route pour la mise en œuvre d’actions concrètes», explique-t-il. En dépit de la promulgation des lois pour la protection du patrimoine faunistique en Algérie, la DGF a besoin de soutien de la gendarmerie nationale et de la société civile pour son application. La sous directrice de la protection des animaux sauvages et de la chasse, Ouahida Boucekkine, a appelé les commerçants illicites, surtout des oiseaux, à s’intégrer dans un cadre légale pour «participer à la reproduction du chardonneret, qui subi une grande menace et pour protéger les citoyens de certaines maladies contagieuses à l’homme».
Elle fera savoir que le braconnage de ces espèces ne se fait pas pour des «raisons commerciales ou pour le simple plaisir de chasser» mais plutôt pour des «raisons médicinales et pour la sorcellerie».
Selon elle, 1600 chardonneret ont été saisi en 2016, « ne sont plus aperçues dans leurs habitats naturels». Le cerf de barbarie subit, selon elle, un grand braconnage au niveau des frontières algéro-tunisiennes. Entre 2011 2016, d’après Nafissa Mahieddine, cadre à la DGF, 15 774 individus animaliers ont été saisis, répartis en 15 espèces, des oiseaux principalement, le chardonneret en tête. «Ils ont été saisis dans une dizaine de wilayas de l’ouest surtout, à la frontières algéro-marocaine marquée par la contrebande de Chardonnet, de faucon, et même de certaines espèces de singes», rapporte-t-elle. Pour sa part, le commandant Mdjahed, représentant de la gendarmerie nationale, a fait part de l’arrestation, d’entre 2012-2016, d’une douzaine de braconniers de nationalités étrangères et d’une trentaine de complices algériens. «Les braconniers étrangers sont de nationalité koweitienne, saoudienne et émiratie. Ils ont été traduits devant la juste et écopé de fortes amendes avant d’être transférés dans leurs pays où ils seront également sanctionnés», a-t-il révélé. Il a précisé que ces derniers ont chassé d’une façon illicite le faucon sauvage et l’outarde, dans des aires protégées, à El Bayedh, Laghouat, Bechar, Adrar et Tindouf. En 2016, ajoute-t-il, plus de 96 affaires judiciaires liées à la chasse illicite ont été transférées à la justice par les unités de la gendarmerie nationale chargées de la protection de l’environnement. Elles ont conduit à l’arrestation de 163 personnes.