Alger cherche-t-elle à avoir le quitus de cette institution ?

Alger cherche-t-elle à avoir le quitus de cette institution ?

Le directeur adjoint du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI, Adnan Mazarei, effectue depuis dimanche dernier une visite en Algérie de deux jours. Il devrait rencontrer les responsables du ministère des Finances et de la Banque d’Algérie.

Le représentant du Fonds monétaire international (FMI) accompagne un staff de cette institution financière internationale qui va séjourner en Algérie durant une semaine afin d’actualiser les données du FMI sur l’économie algérienne.

Que peut bien faire encore une fois le FMI en Algérie, deux mois après avoir envoyé une délégation scanner l’économie nationale et partir avec toutes les informations nécessaires ?

Ces visites récurrentes n’augurent-elles pas de mauvaises surprises et dont la population a le droit de connaître les véritables motivations ? Dans le cadre de leurs activités de surveillance, les services du FMI font des visites régulières dans les pays membres et rencontrent les décideurs pour déterminer les moyens les plus appropriés d’assurer une croissance économique soutenue et des taux d’inflation stables.

Les autorités des pays en développement ne sollicitent pas une aide financière du FMI lorsque tout va bien ; c’est lorsqu’ils éprouvent de graves difficultés financières, résultant tout à la fois d’une mauvaise gestion et de la malchance, qu’ils font appel à ses services. Tel a été le cas de quasiment tous les pays qui ont adopté un programme du FMI au cours des 50 dernières années, dont l’Algérie au début des années 1990.

Les décideurs savent que le FMI intervient là où aucun créancier privé n’est prêt à le faire et qu’il consent des prêts à des taux que ce pays n’ambitionnerait pas d’obtenir même dans les circonstances les plus avantageuses.

Le FMI peut-il être d’une aide quelconque ? Si aujourd’hui cette institution financière est un lieu idéal pour échanger des idées et discuter de pratiques exemplaires, il y a beaucoup d’autres questions où elle, ou une autre organisation multilatérale similaire, peut jouer un rôle essentiel dans la recherche de solutions.

L’Algérie a-t-elle encore besoin de l’expertise macroéconomique particulière du FMI ? Dans son dernier rapport annuel sur l’économie algérienne, le FMI avait souligné que l’Algérie était en mesure de faire face au choc pétrolier, en affirmant que la chute des cours du pétrole n’a eu qu’un effet limité sur la croissance. Les prévisions de croissance du FMI pour l’Algérie laissent entrevoir une amélioration jusqu’en 2021, malgré la baisse des cours du brut qui semble se maintenir dans la durée.

En 2015, le PIB réel de l’Algérie a progressé de 3,9%, selon le FMI qui table sur une croissance de 3,4% en 2016 et de 2,9% en 2017.

La croissance rebondira à partir de 2019 pour atteindre 3,4% en 2021, selon les mêmes projections. Le secteur des hydrocarbures, qui a renoué avec la croissance en 2014 après deux années de contraction, va maintenir cette tendance haussière durant les cinq prochaines années, prévoit le Fonds monétaire, qui pour une fois, ne sort pas le carton rouge.

Mieux, l’Algérie a décidé de participer à l’emprunt lancé par le Fonds monétaire international avec un montant de 5 milliards de dollars. La participation algérienne s’est effectuée sous forme d’accord d’achat de titres libellés en Droits de tirage spéciaux (DTS). Mais cette visite a pour but aussi de préparer la réunion annuelle du FMI programmée du 3 au 9 octobre prochain à Washington.

La réunion attirera cette année quelque 13 000 participants, y compris les gouverneurs, leurs suppléants et les délégations nationales, les observateurs représentant des organisations intergouvernementales comme l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC), pour n’en citer que deux, des représentants d’institutions financières telles que le Conseil de stabilité financière, ainsi que de nombreux visiteurs, journalistes et représentants d’organisations de la société civile.