par M. Aziza
Les fonctionnaires des communes sans casquette syndicale et ceux adhérents au SNAPAP, dont certains sont venus de différentes régions du pays, ont investi les rues de la capitale en marchant vers l’avenue Maurice Audin, pour exiger un «changement du paysage politique» ainsi que «le départ du secrétaire général de l’UTGA, Abdelmadjid Sidi Saïd».
Plusieurs travailleurs et cadres, représentant différents secteurs, dont ceux de la formation professionnelle, de l’agriculture, des travaux publics ainsi que des vétérinaires, se sont joints à la protestation. Sur une pancarte, on pouvait lire «Basta !!!! La santé publique vétérinaire a trop souffert».
Sur une grande banderole brandie par les travailleurs des APC, était écrit «les communaux veulent un Etat de droit… dégagez». Sur une autre, «Stop à l’esclavage moderne».
Certains d’entre eux sont allés dénoncer les conditions socioprofessionnelles difficiles des communaux. «Un salaire de 9.000 DA et une facture d’électricité à 9.000 DA, M. Bedoui, pouvez-vous résoudre cette équation ? Si vous êtes incapable, partez !», avaient écrit des protestataires sur une pancarte.
D’autres ont affirmé que les Algériens sont pauvres dans un pays riche. «Ceux qui profitent des richesses de notre pays sont les enfants du système, par contre l’austérité et la misère sont prescrites par ce même système aux enfants du peuple», nous dira un fonctionnaire de la commune Semaoun de la willaya de Béjaïa.
D’autres ont improvisé une pièce théâtrale titrée «Le prolongement du quatrième mandat, une mascarade politique».
«Partez… Laissez-nous bâtir notre République»
Les architectes protestataires ont pour leur part exigé le départ du système et l’édification d’un Etat de droit. «On est là en tant qu’architectes pour maintenir la pression, une semaine chargée qui finira par une grande marche vendredi, voilà notre objectif pour demander pacifiquement à ce pouvoir de partir et nous laisser bâtir une véritable nation», nous dira Slim Rabia, un des architectes protestataires rencontrés sur place. «Laissez-nous bâtir une Algérie algérienne». Et cela «sans nous diviser, car on connaît bien leur jeu depuis 1962, et sincèrement, c’est le moment pour qu’il y ait un transfert du pouvoir vers une autre génération et de bâtir sur des nouvelles et de bonnes bases la deuxième République».
Pour cet architecte, «il ne faut pas se tromper de discours, d’abord le départ du système». Et d’affirmer que «le départ du pouvoir ne veut en aucun cas dire la chute de l’Etat, car il faut bien se rappeler que les institutions de l’Etat ont pu se maintenir lors de la décennie noire».
Et d’ajouter «nous sommes pour une génération plus patriotique, y’en a marre des personnes qui utilisent la légitimité historique pour s’accaparer du pouvoir et y’en a marre des lobbies qui veulent mettre l’Algérie à genoux».
Sur des pancartes, des architectes ont écrit «Basta à la gestion téléguidée par l’oligarchie de l’import-export» ou encore «partez… laissez-nous bâtir notre République».
Un peu plus haut, sur l’avenue Ahmed Ghermoul, à Alger, des magistrats de la cour des comptes sont sortis dans la rue près de leur siège pour affirmer leur soutien à cette contestation populaire, exigeant des changements et lédification d’un Etat de droit.