Le Président russe Vladimir Poutine a fait savoir que son pays se joint à l’initiative prise par des pays comme l’Algérie pour un gel de la production du pétrole en vue de redresser les prix qui ne cessent de dégringoler depuis une année.
Cette annonce intervient au lendemain de la visite à Alger du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov.
Le président russe a ainsi décidé d’appuyer la demande faite depuis plusieurs semaines par l’Algérie de réduire puis de geler la production face à la montée des stocks américains.
L’Algérie, l’Équateur, le Nigeria et Oman ont également approuvé cette revendication qui a été justement discutée le 16 février dernier à Doha (Qatar) par la Russie, le Venezuela, l’Arabie saoudite et le Qatar qui se sont mis d’accord pour geler leur production de pétrole à son niveau de janvier.
Ces pays qui contrôlent 73 % du marché ont accepté de geler la production de pétrole, a déclaré le ministre russe de l’Énergie, Alexandre Novak. Pas moins de quinze pays, leaders du marché pétrolier, seraient concernés par cette mesure.
Le Koweït a notamment affirmé sa détermination à geler sa production de pétrole à son niveau actuel.
Les Emirats arabes unis, l’un des principaux membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), ont estimé avant-hier qu’un gel du niveau de la production de pétrole par les pays producteurs pousserait à la hausse les prix, tombés à leur plus bas en 13 ans. « Je pense que les prix actuels vont obliger tous (les pays) à stabiliser leur production » au niveau de janvier, a déclaré le ministre émirati de l’Energie, Suhail al-Mazroui.
« Le gel (du niveau) de production n’est plus un choix mais une nécessité à laquelle tous (les producteurs) doivent s’engager », a ajouté le ministre émirati, cité par l’agence officielle Wam.
Selon lui, le marché pétrolier international est confronté à « un excès de l’offre » et « non pas à une faiblesse de la demande ». Le gouvernement iranien s’est, pour sa part, opposé à l’initiative de la Russie et de l’Algérie.
Téhéran n’entend pas réduire sa production de pétrole et l’aurait même augmentée en février. Moscou et Alger souhaitent que l’accord sur le gel de la production stabilise le marché et attendre ensuite sa réaction par rapport au prix. Toutefois pour beaucoup d’experts, la résorption de l’excédent de l’offre pétrolière, estimée à 1,5 million de barils par jour, exige une « vraie réduction » de la production et pas seulement un gel de cette dernière.
Depuis le milieu de l’année 2014, le cours du baril de pétrole est en chute libre (environ —75%), frappé par une conjoncture défavorable : surabondance de l’offre, demande en baisse et ralentissement de l’économie mondiale, en particulier de l’économie chinoise, première consommatrice d’énergie au monde.