Alger : Le père du maire fait sa loi à Aïn Naâdja

Alger : Le père du maire fait sa loi à Aïn Naâdja

Rien ne va plus à la cité des 237 logements de Aïn Naâdja.

En effet, le torchon brûle entre les locataires de cette cité et le président de l’APC, Moussa Arous.

Le problème tourne, cette fois-ci, autour d’un terrain vague appartenant à une coopérative privée.

Le père du président de l’APC est directement désigné du doigt et accusé par les locataires d’abus de pouvoir au nom de son fils. Juge-en: les faits remontent au dimanche 30 août dernier.

Durant cette journée caniculaire, le père en question, «armé» de lourds engins, a envahi le terrain faisant face à la Cage T pour un déblayage afin d’agrandir soi-disant le parking.

Cependant, les engins ont failli toucher le mur de l’une des bâtisses n’était l’intervention d’un locataire qui a bloqué l’engin avec son véhicule. Le pire a été évité.

Les représentants de cette cité, en voulant demander des explications, sont tombés nez à nez avec le père du président d’APC. La réponse de ce dernier était des plus virulentes.

Et pour cause. «Je fais ce que je veux et personne ne m’en empêchera. Je peux vous faire disparaître de la surface de la terre et allez vous plaindre à qui vous voulez», répondit le père en déblatérant un flot d’injures à faire rougir une nonne.

Selon l’un des locataires qui s’est présenté à notre rédaction, la situation prête à l’inquiétude.

Technicien de son état, il a expliqué qu’un remblai se solidifie dix ans après son dépôt.

«Le remblai qui a été déblayé existe depuis plus de 18 ans. Cela a provoqué un déchaussement des semelles de notre immeuble. Avec les pluies qui s’annoncent, le risque d’un glissement de terrain est des plus imminents», a-t-il avancé en ajoutant que la construction d’un mur de soutènement, élémentaire au demeurant, n’a pas été achevée.

Même les câbles électriques ont été bousillés. «Nous sommes sans éclairage public depuis le 30 août», ont déploré les locataires de la cité.

Pis encore, les représentants de ces derniers ont confirmé avoir mené une enquête selon laquelle les engins, loués par l’APC, ont été sortis du parking de celle-ci sans autorisation, de même que les conducteurs de ces tracteurs n’avaient aucun ordre de mission.

Se sentant touchés dans leur amour-propre, une délégation du comité de ce quartier, à savoir l’association El Hanaâ, a voulu exprimer son indignation au premier responsable de l’APC.

A notre demande, ce président d’APC nous a reçus dans son bureau hier matin. Le discours de ce représentant, du peuple était loin des exigences du poste, encore moins sur le plan vestimentaire: notre surprise a été grande d’être en face d’un responsable portant un panta-court et des espadrilles.

Puisque on y est, ne faut-il pas exiger peut-être un jour une tenue correcte à nos présidents d’APC ?

Au sujet de l’affaire, il ne semble pas être au courant «Je ne suis pas au courant de ce qui se passe sur ce terrain. Si les engins ont été utilisés sans mon autorisation, cela veut dire que c’était hors des heures de service», a-t-il avancé.

Ce qui est bizarre, c’est qu’il ne cessait pas d’affirmer qu’il était tout le temps dehors à faire la tournée des chantiers.

Parlant sur un ton plutôt méprisant, il a ajouté que les représentants du comité de quartier en question n’ont jamais demandé une entrevue, et les a qualifiés d’«opportunistes».

Meriam SADAT