Quelque 1000 palmiers morts sur l’autoroute Zeralda-Dar El Beida seront remplacés dès la fin de l’hiver, a appris mardi l’APS
auprès du Bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER), soulevant des interrogations sur la pertinence de cette décision en pleine austérité.
Le prix de cette opération n’est pas encore connu, mais les autorités ont ramené des milliers palmiers du sud pays pour les planter à Alger depuis 2012. Selon Mohamed Kébir Addou, le wali d’Alger à l’époque (2004 – 2013), un seul arbre coûtait entre 65 000 et 70 000 dinars algériens (DZD)
Le quotidien El Khabar a rapporté de son côté, en 2015, que la « culture » des palmiers à Alger a fait grimper le prix de l’arbre adulte dans le sud du pays de 20 000 à 80 000 DZD.
Les dépenses pour remplacer ces palmiers suscitent des questions au moment où des mesures d’austérité, notamment les hausses de taxes et les nouveaux impôts inclus dans la loi de finances 2017, ont provoqué un mécontentement chez les Algériens et même des émeutes.
Ces palmiers de type « fruitier » et « washingtonia » ont été altérés dans leur croissance naturelle, ce qui a conduit les services de la wilaya d’Alger à faire appel à l’expertise du Bureau national d’études pour le développement rural, a indiqué à l’APS le directeur des études, de la formation et de la programmation, Benmohamed Khaled.
Le bureau d’études, relevant du ministère de l’Agriculture, a recensé depuis octobre 2016 près de 6000 palmiers plantés tout au long des axes autoroutiers Sud et Est (Zeralda-Oued El Hamiz et Tafourah-Dar El Beida), une opération qui a permis de constater que certains de ces arbres nécessitaient un remplacement, a ajouté le même responsable.
Les services techniques concernés avaient entamé la replantation de ces palmiers avant de s’arrêter avec l’arrivée de l’hiver.
Soulignant que le bureau d’études poursuivra « le suivi technique » de cette opération, M. Benmohamed a indiqué que les palmiers concernés par le remplacement ne menacent pas de s’effondrer.
Le même responsable a imputé la mort de ces arbres à l’inobservation des conditions de protection des palmiers durant leur transport (racines exposées à l’air pendant une longue période).
A la question de savoir si le palmier de type « fruitiers » était adapté aux conditions climatiques du nord du pays et notamment l’air marin, le même responsable a indiqué que cet arbre acheminé de Biskra et Oued Souf est « résistant » car évoluant dans un environnement aride et que le climat du Nord est beaucoup plus « clément » pour lui.
La wilaya d’Alger a connu au début des années soixante la plantation de plusieurs palmiers fruitiers qui ont résisté, a-t-il rappelé, ajoutant que le système racinaire du palmier fait qu’il ne constitue aucune menace sur la route.