Dans une conjoncture pourtant morose, Sovac, concessionnaire exclusif des marques Volkswagen, Audi, Seat et Skoda, participe avec force au Salon de l’automobile d’Alger.
Dans cette treizième édition, ce groupe automobile tire son épingle du jeu et parvient à facturer plus de trois cents véhicules, toutes marques confondues.
Dans cet entretien, son président-directeur général, M. Mourad Oulmi, démontre que le groupe a le vent en poupe.
L’Expression : La nouvelle Polo est qualifiée de reine de ce Salon automobile. Elle est toutefois présentée uniquement en essence, pourquoi n’avoir pas opté pour la version diesel sachant que le parc automobile algérien, qui est fortement diesélisé, est très friand de ce type de motorisation ?
Mourad Oulmi : Effectivement ! La nouvelle Polo s’affiche avec un nouveau design qui lui donne l’allure d’une véritable petite Golf !
Il faut savoir que pour ce dernier trimestre, ce véhicule sera décliné uniquement en version essence, toutefois, je peux d’ores et déjà annoncer l’arrivée imminente de la nouvelle Polo diesel.
Cette dernière sera introduite, au même titre que la Golf 6 diesel dès le printemps prochain. Soit mars 2010.
Depuis qu’il l’a reprise, Sovac ne cesse d’insuffler un dynamisme salvateur à la marque Skoda. Comment se comporte finalement cette marque et quel est le secret de sa renaissance en Algérie ?
La renaissance de Skoda est bien là depuis que nous l’avons reprise ! Et les chiffres l’attestent.
L’année dernière nous avons pu écouler entre six cents et sept cents véhicules, alors que cette année nous comptons commercialiser mille unités de cette marque.
L’ancien importateur ne pouvait réaliser un tel score en deux ou trois ans. Skoda est désormais gérée par un groupe automobile qui dispose de synergies, de compétences et d’un savoir-faire établi qui lui permettent de manager efficacement ces prestigieux labels que sont Volkswagen, Audi Seat et Skoda.
Ces atouts de Sovac ont donc été mis au service de Skoda, que ce soit à la succursale d’Alger ou à travers le réseau des représentants.
La distribution de Skoda obéit surtout à la stratégie du constructeur Volkswagen qui confie l’ensemble de ses marques à un seul groupe.
Ce qui permet le groupement des forces en matière de formation, de pièces de rechange, en réseau et service après-vente, d’où les excellents résultats que nous réalisons.
Il faut surtout savoir que Skoda s’enrichit sans cesse de nouveaux produits, qui plaisent à la clientèle de par leurs très belles lignes et leur qualité de finition.
Aussi, dans la nouvelle gamme Skoda, je citerai la nouvelle Octavia qui est une séductrice née, ou encore la Fabia que nous arrivons à positionner sur le marché.
Sinon la Superbe, laquelle et contre toute attente, fait l’objet d’une dizaine de ventes à l’occasion de cet évènement automobile. C’est très bien !
Skoda sponsorise le cyclisme algérien, n’est-ce pas ?
En effet, Skoda sponsorise le cyclisme algérien, une discipline où elle se distingue par sa qualité de partenaire officiel du Tour de France.
De notre côté, nous vouons une grande considération pour ce sport en Algérie, du fait que j’ai eu à pratiquer le cyclisme pendant deux années alors que mon frère en est un fervent adepte.
Ce qui explique notre souci constant de donner une nouvelle dynamique au cyclisme algérien qui jouissait pourtant d’un très haut niveau, du temps de Hamza Madjid et autres Chibane.
Hamza Madjid a d’ailleurs été rappelé pour entraîner l’équipe de cyclisme et parvient à redorer admirablement le blason de « la petite reine » dans notre pays.
Nous le soutenons dans son noble engagement et ensemble nous arrivons à rafler toutes les médailles dans les catégories minimes, cadets et juniors.
Nous venons même de décrocher un titre à Lausanne.
En votre qualité de viceprésident de l’AC2A (Association des concessionnaires automobiles algériens) et de patron de Sovac, comment appréhendezvous le proche avenir à l’aune de la suppression du crédit automobile, de l’instauration des nouvelles taxes et autres dispositions de la LFC 2009, l’on évoque même la suppression de la licence moudjahidine ?
Il est vrai que ces dispositions gouvernementales ont été dictées par une conjoncture mondiale particulière.
La situation financière qui sévit de par le monde ne pouvant qu’avoir des répercussions sur l’Algérie dont le gouvernement tente de réduire la facture importation à tous les niveaux.
Cette politique touche donc immanquablement l’automobile. Les concessionnaires sont évidemment tenus de s’adapter à cette politique, néanmoins, je rappelle que ces mesures lèsent avant tout les banques qui ne sont plus capables de proposer à leur clientèle le fameux produit qu’est le crédit automobile.
Aussi, je m’interroge sur l’attitude passive de ces dernières face à ces nouvelles restrictions.
Leur métier ne consiste-t-il pas à vendre du crédit ? Les concessionnaires automobiles restent des opérateurs économiques censés prendre des risques.
Seuls ceux, qui auront sérieusement investi, sauront garder la tête hors de l’eau en ces moments difficiles.
Notre groupe a heureusement pris les risques qui s’imposaient en réalisant 80 % des investissements contrairement à ceux qui se sont uniquement contentés de vendre.
Le groupe Sovac ne peut donc qu’appréhender l’avenir avec sérénité. Sans tomber dans l’alarmisme, je juge que la situation est loin d’être dramatique.
A chacun de faire preuve d’intelligence managériale et de séduire le client.
Dans quelle mesure le leasing pourrait-il constituer une alternative au crédit automobile ?
Il faut absolument savoir que le la formule du leasing est propre aux entreprises et ne peut être extrapolée aux particuliers.
Aujourd’hui, Sovac pratique le leasing qui représente 10% de ses ventes. Le leasing ne pourra donc en aucune manière se substituer au crédit particulier.
Le constructeur allemand vous fait confiance et l’on évoque même une stratégie qui va aller jusqu’en 2018, pouvez-vous en dire davantage ?
Nous avons la chance d’appartenir à Volkswagen, un groupe automobile très solide.
Ce constructeur est le seul qui a continué à gagner de l’argent et faire de la croissance en pleine période de marasme économique, où le reste des constructeurs accusait le coup d’une nette régression.
Ce constructeur n’a de cesse de poursuivre ses investissements et nous doter sans cesse de nouveaux produits, je ne peux donc que lui faire confiance.
En outre, l’actuelle conjoncture économique, bien que difficile, ne peut être que passagère et le client algérien demeure fidèle à notre marque pour laquelle il voue un respect et un engouement certains.
Je ne peux qu’être optimiste !
Qu’en est-il de la marque Seat ?
Sur le premier trimestre nous avons dépassé le seuil des dix mille véhicules, toutes marques confondues et qui réalisent chacune une sensible progression du taux de pénétration sur le marché.
Seat, qui profite de toute la synergie des efforts au sein de l’entreprise, ne peut qu’évoluer naturellement.
SALIM BENALIA