L’Algérie qui demeure contre vents et marées un allié sûr et fiable des Etats-Unis en ce qui concerne les causes justes, verrait d’un bon oeil leur position évoluer en ce qui concerne les questions palestinienne et sahraouie.
La solution politique privilégiée par l’Algérie pour résoudre les crises à travers la planète fait son petit bonhomme de chemin. Que cela soit en Syrie, en Libye, en Irak ou au Yémen, elle a opté pour le dialogue pour mettre fin aux guerres qui les ont ravagés.
Une position constante qu’elle s’est pratiquement retrouvée à défendre avec de rares partenaires, qui est désormais confortée par l’évolution de la situation actuelle qui prévaut dans ces pays. Les déclarations du secrétaire d’Etat américain adjoint qui ont mis en relief le «leadership» de l’Algérie dans la région renforce cette approche en ce qui concerne la résolution des conflits dans le monde. Elles confirment son bien-fondé et démontrent que les va-t-en guerre font fausse route. «Plusieurs sujets ont été évoqués au cours de ma visite en Algérie, notamment son leadership dans la région que ce soit pour la question de la paix en Libye, au Mali ou en Syrie.
C’est un leadership que nous apprécions beaucoup», a déclaré Antony Blinken dans une déclaration à la presse à l’issue de son entretien avec le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra. Il y a cependant cette vague d’attentats terroristes qui a ciblé l’Europe, la France notamment, mais aussi les Etats-Unis (la fusillade d’Orlando qui a fait au moins 49 morts) qui ont fait de la question de la lutte antiterroriste une des priorités de la coopération algéro-américaine tout en sachant que le partenariat stratégique que les deux pays ont décidé de construire couvre tous les domaines, aussi bien économique que culturel.
Les attentats se multiplient. L’Algérie n’est pas avare dans sa contribution en faveur de la paix dans le monde pour particulièrement contrer l’avancée de Boko Haram au Cameroun ou au Nigeria.
Le temps a aussi démontré que notre pays a joué un rôle constructif pour faire barrage aux conflits qui ont ravagé le Monde arabe. Qu’il est un partenaire fiable pour les Etats-Unis dans la région Mena mise à feu et à sang par les terroristes de Daesh. En Afrique sa vision triomphe.
L’Algérie possède les moyens de son leadership: une armée forte, un renseignement efficace et un savoir-faire en matière de lutte antiterroriste attesté qui lui permettent d’assurer sa sécurité et sa stabilité qui font d’elle un îlot de paix dans la région. Sur le plan économique sa robustesse reconnue par le Fonds monétaire international lui permet de résister à la dégringolade des prix du pétrole.
La conjoncture actuelle a cependant réduit ses exportations vers les USA de 15 milliards de dollars à quelque 2 milliards de dollars à cause principalement du boom qu’a connu la production américaine grâce à l’exploitation du pétrole de schiste.
L’Algérie qui demeure contre vents et marées un allié sûr et fiable des Etats-Unis en ce qui concerne les causes justes verrait par contre d’un bon oeil leur position évoluer en ce qui concerne les questions palestinienne et sahraouie. Sachant que les injustices sont les facteurs qui nourrissent le recours à la lutte armée. Le peuple palestinien les subit depuis 70 ans et celui du Sahara occidental depuis plus de 40 ans.
Une petite étincelle suffirait à déstabiliser le Maghreb et la région sahélo-saharienne en proie aux trafics en tous genres notamment celui de la drogue en provenance du Maroc qui alimente les caisses des groupes terroristes de Daesh, d’Aqmi, ou des Signataires par le sang (El-Mouwaquiine biddam) de Mokhtar Belmokhtar. Les puissances occidentales, parmi elles les Etats-Unis, donnent l’impression de fermer les yeux sur ce fléau alors qu’un rapport du Département US publié le 12 mars 2013 avait classé le Royaume chérifien parmi les gros producteurs de cannabis dans le monde juste derrière l’Afghanistan. Les USA doivent cesser leur politique du deux poids, deux mesures s’ils veulent construire une paix durable dans la région. Son coût réside dans la loyauté réciproque. Ils savent qu’ils peuvent compter sur les Algériens qui ont exprimé leur satisfaction quant au niveau atteint par les relations bilatérales.
La visite du numéro deux de la diplomatie américaine donne l’occasion de les muscler davantage. Des passerelles humaines solides oeuvrent en ce sens. De hauts ca-dres algériens ont été formés dans les institutions américaines. John Kerry et Hillary Clinton favorite pour la Maison-Blanche se sont déplacés pour témoigner l’amitié des USA envers l’Algérie, l’ambassadeur des Etats-Unis à Tokyo, Caroline Kennedy, a adressé un message émouvant au peuple algérien à l’occasion de la célébration du 54ème anniversaire de son indépendance.
La nouvelle carte américaine se dessine.