C’est la peur au ventre que l’Algérie entière a assisté au début de la rencontre face à la Zambie. Beaucoup de solutions côté zambien, nettement moins chez les Verts, méconnaissables et visiblement très tendus en ce début de match. Déjà, pendant l’hymne national, les visages de tous les joueurs algériens restaient fermés et peu rassurants. Le manque d’assurance était encore plus perceptible dès lors que le coup d’envoi a été donné.
L’Algérie donne le la et se laisse titiller
Et pourtant, ce sont les Algériens qui donneront le la, dès la troisième minute, après un joli travail sur l’aile droite de Ziani et Matmour, ponctué par un tir tendu de Khaled Lemouchia qui ne cadre pas assez. Son tir prenant une trajectoire trop ascendante. Le semblant de domination des Algériens durera encore jusqu’à la cinquième minute, avec des combinaisons qui leur donnaient l’impression d’être présents sur toutes les balles. Mais ce n’était qu’une illusion, puisque Musonda annoncera la couleur d’un tir puissant de loin (6’) pour recadrer les débats. Le festival zambien commencera dès lors et le public de Tchaker avait du mal à croire que les Verts allaient se faire malmener pendant un bon bout de temps.
Renard avait donné des consignes de contres, juste après les coups de pied arrêtés
Il n’y a pas de doute. Hervé Renard avait réussi à embobiner quelque peu les Algériens avec ses déclarations généreuses sur la peur supposée qu’il avait des balles arrêtées des Algériens. Faisant un peu dans le vrai et dans l’intox à la fois, Renard avait à coup sûr donné des consignes très claires à ses éléments pour profiter de la montée des défenseurs algériens pour enclencher par des contres rapides et porter le danger aussitôt. C’est justement sur un coup franc mal négocié des Algériens que Chivuta (9’) a mis son tir lointain que Gaouaoui a suivi d’un regard inquiet. Matmour (11’) répondra de belle manière par une tentative qui ressemble beaucoup à celle qui lui avait permis de débrider le match contre l’Egypte, mais avec moins de chance cette fois. Le retour des Algériens sera juste esquissé par un tir de Ziani (16’) que Musonda arrivera à contrer non sans difficultés.
Le réveil des Zambiens refroidira le stade
Dès ce moment, les Zambiens vont prendre le match en main pour faire vivre à Saâdane et ses protégés des moments de pures frayeurs. L’on soupçonnait à tout moment le basculement de la partie au profit des visiteurs. Le stade Tchaker était comme hypnotisé et vivait des instants de peur totale. Le spectre du match nul, arraché brillamment par la Zambie au Caire, hantait tous les esprits. Qu’allaient encore faire ces Zambiens qui jouaient de mieux en mieux et qui interdisaient carrément à l’attaque algérienne de construire son jeu ? Le doute s’installera à chaque montée des deux frères Katongo, omniprésents sur toutes les actions. Renard commençait à y croire de plus en plus. Mais la défense algérienne tenait bon, malgré la blessure de Anthar Yahia qui ne rassurait personne côté algérien.
Enormes Lemouchia et Mansouri qui ratera le prochain match
L’endormissement n’allait tout de même pas durer toute la partie ! C’est donc avec une immense ferveur que le public accueillera le réveil de l’attaque algérienne, menée tantôt par Saïfi, Matmour, Ziani qui se relayaient après Lemouchia, auteur d’un match énorme hier, tout comme son capitaine Mansouri qui, en prenant un autre carton jaune, manquera le match contre le Rwanda. Les combinaisons des attaquants algériens redonneront quelque peu confiance aux supporteurs, malgré le manque d’efficacité dans le dernier geste. Mais il en fallait beaucoup plus pour faire reculer les Zambiens hyper déterminés, à l’image de ce tir de Chris Katongo (43’) qui refroidira le stade.
Meghni, Ghezzal et Ghilas : ces remplaçants de luxe
La deuxième mi-temps verra les Algériens retrouver leur beau jeu, avec l’incorporation de Mourad Meghni à la place de Yahia. Avec ce changement, Saâdane avait eu l’audace de sacrifier un défenseur important pour apporter du renfort là où l’équipe en avait le plus besoin. Un renfort qui libérera un peu plus Rafik Saïfi qui ira se placer astucieusement comme avant-centre. Un positionnement qui ne tardera pas à porter ses fruits, grâce au génie du dernier Or algérien. Et ce n’est que par son flair incomparable qu’il délivrera l’Algérie entière à la 59’ d’une reprise de volée acrobatique, après avoir hérité d’un chef d’œuvre de l’excellent Matmour.
Saïfi en maître des lieux
La furia des Algériens s’accentuera un peu plus au fil des minutes pour atteindre un point de non retour. Et tout le monde y participera en apportant sa pierre à l’édifice. Les Verts paraissaient comme libérés d’une pression engendrée, à coup sûr, par l’enjeu et la victoire de l’Egypte la veille au Rwanda. C’est alors que Ghezzal, entré à la place de Djebbour, faillit marquer le but libérateur, à la suite d’un travail minutieux de Rafik Saïfi qui semblait prendre l’équipe sur son dos pour la mener vers le rêve. Meghni ratera aussi de peu la conclusion sur un retourné spectaculaire. S’il avait marqué ce but, Meghni n’aurait sans doute pas pu rentrer à Rome après le match. C’est dire la domination des Algériens qui offraient un spectacle digne de leur rang de leaders.
Deux tirs de Banda qui ont failli nous bander les yeux
Dans cette EN retrouvée en seconde mi-temps, les remplaçants bonifiaient le jeu, à l’image de Ghilas qui avait pris la place de Saïfi et qui, avec une brindille de chance, aurait pu marquer son but aussitôt entré. Son tir étant légèrement élevé (76’). Il ne restait plus qu’à gérer le quart d’heure qui restait, avant la délivrance totale. Mais que ce fut pénible à vivre avec ces Zambiens qui ne voulaient rien lâcher jusqu’au bout ! Henry Banda, qui a remplacé Katongo, a failli nous bander les yeux de manière définitive sur ses deux tirs à ras de terre. Le premier à la 85’ et le second, trois minutes plus tard, c’est-à-dire à deux minutes de la fin du match.
Qui est en haut du classement aujourd’hui ?
Ainsi, la soirée allait-elle se terminer dans la liesse que tout le peuple algérien espérait. Les Egyptiens, qu’on avait vu chanter la veille, pouvaient maintenant admirer la danse de toute l’Algérie, folle d’avoir vu son drapeau se hisser en haut du classement du groupe C. Rabah Saâdane, qui avait eu de sérieuses inquiétudes après la victoire de la bande à Shehata, pouvait reprendre son sourire et ses belles couleurs de gagneur. L’Algérie est bien supérieure à l’Egypte, puisque désormais, trois points entiers séparent les deux nations. A eux de nous rattraper s’ils le peuvent !