Frenda, à 350 kilomètres à l’ouest d’Alger. Des champs de blé, des fermes coloniales abandonnées, des cités décrépies rongées par l’humidité. C’est là qu’habite et travaille Mohamed Ben Ali Merah, le père de Mohamed Merah, le tueur de Toulouse et Montauban, abattu jeudi dernier par le RAID. Dans cette petite ville où vivent aussi l’épouse de Mohamed Ben Ali Merah, et sa seconde femme, les habitants ont appris « à la télé » l’affaire qui les touche désormais de près. Même si, pour les rares habitants qui acceptent de parler, il reste un étranger. L’ »immigri » (immigré), comme ils l’appellent. L’homme de 70 ans, natif de Souagui près de Médéa, vit pourtant ici depuis 1996.
Cité des 50 Logements, à Frenda. Au domicile de l’épouse de Mohamed Ben Ali Merah, la porte reste close. Celle des voisins aussi… « Nous aussi nous avons appris la nouvelle de la mort de son fils par la télé, raconte une voisine, ils ont reçu des condoléances la semaine dernière chez eux, mais on n’en sait pas plus ».
A quelques mètres de l’appartement de Mohamed Ben Ali Merah, celui de sa seconde épouse, Toufaha, fille Draoui, une famille de commerçants influents à Frenda. D’après une voisine, elle serait partie en France dimanche.
La petite fabrique de parpaing du père de Mohamed Merah, dans la zone industrielle de Frenda. Il l’a créée il y a cinq ans et emploie aujourd’hui huit ouvriers. D’après un ami rencontré sur place, Mohamed Ben Ali Merah a pris la route tard dans la journée de lundi pour rejoindre Alger et « est en contact avec un proche en France pour organiser le transfert du corps ». Hier lundi, Djamel Aziri, l’oncle maternel de Mohamed Merah, indiquait que le demi-frère de Merah, qui vit à Berrouaghia (près de Médéa) tentait de faire venir sa dépouille en Algérie « bien que une partie de sa famille en France souhaite l’enterrer là-bas ».