Dans un contexte d’incertitudes sécuritaires régional et international, l’Algérie entreprend un important programme d’acquisition d’armes en vue de renforcer et de moderniser l’ANP (Armée nationale populaire).
À cette fin, l’Algérie a largement revu à la hausse son budget de défense pour l’année 2023. Celui-ci devrait passer de 9 à près de 22 milliards de dollars, soit une augmentation de 145 % par rapport à 2021, un record historique !
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En outre, comme nous l’avons révélé dans de précédents articles, l’armée algérienne serait sur le point de se doter de l’avion de combat furtif russe de cinquième génération, le Soukhoï Su-75 « Checkmate », ainsi que du véhicule blindé émirati de seconde génération, le NIMR Hafeet Mk 2.
L’Algérie veut acquérir le nouveau lanceur de missiles balistiques chinois, le SY-400
Dans ce sillage, le média spécialisé Military Africa a révélé, dans un article paru ce 30 novembre 2022, que l’Algérie serait en pourparlers avec la Chine pour acquérir le nouveau lanceur de missiles balistiques à courte portée (SRBM), SY-400. Pour ce faire, une délégation algérienne a approché la société chinoise North Industries Group Corporation Limited (Norinco), lors du récent salon de l’aéronautique de Zhuhai (Zhuhai Airshow 2022).
L’achat du SRBM SY-400 viendra compléter le système de missiles balistiques Iskander E de fabrication russe et les missiles de croisière antinavires YJ-12B de fabrication chinoise. Un rapport du Pentagone de 2014 considère le YJ-12 comme le « missile antinavire le plus meurtrier que la Chine n’ait jamais fabriqué ».
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Le missile antinavire YJ-12B, à son tour, était venu compléter un autre missile de croisière de fabrication chinoise, l’ASCM CX-1 que l’armée algérienne a acquis en 2018, après plus de 10 ans de négociations. En outre, entre 2014 à 2017, l’Algérie a reçu 4 régiments du système Iskander E. Un régiment de missiles se compose d’une cinquantaine de véhicules et de 48 missiles : 12 lanceurs, 12 porteurs et chargeurs de missiles, 11 véhicules de commandement et de personnel, et d’autres véhicules.
Ce trio renforcera considérablement la position régionale de l’Algérie dans la région instable du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord.
La Chine en passe de devenir un fournisseur majeur de l’armée algérienne
Bien que l’Algérie tente de maintenir une interdiction constitutionnelle de déploiement militaire à l’extérieur du pays et une politique stricte de non-ingérence régionale, elle a cependant acquis des armes stratégiques adaptées à un usage défensif.
Ainsi, les tensions entre l’Algérie et le Maroc ont augmenté de manière significative ces derniers temps, principalement en raison de l’intensification de l’activité de plusieurs groupes de guérilla sur la triple frontière entre l’Algérie, le Maroc et le Sahara occidental ; du conflit autour de la question sahraouie et du rapprochement entre Rabat et Tel-Aviv.
Par ailleurs, depuis son indépendance, l’Algérie a opté pour l’Union soviétique, puis pour la Russie, comme principal fournisseur d’armes. Toutefois, la situation a changé au cours de la dernière décennie et le pays a commencé à se tourner vers l’Allemagne, la Turquie, l’Italie, l’Afrique du Sud, les États-Unis et la Chine.
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Depuis les années 2010, la Chine a fourni une grande quantité d’équipements militaires terrestres à l’Algérie, notamment des obusiers automoteurs PLZ-45 de 155 mm, des systèmes de roquettes à lancement multiple SR-5 MLRS, ainsi que des véhicules APC (Armored Personnel Carrier) Type-07 et WZ-502G.
Cette année (2022), la Chine a fourni à l’Algérie cinq drones de reconnaissance et de frappe CH-5, ainsi qu’un mortier automoteur de 120 mm. En 2020, l’Algérie a acheté à la Chine des systèmes antichars Red Arrow-12 (ou HJ-12). En 2018, la Chine a vendu à notre pays cinq drones CH-3 et cinq drones CH-4.