Algérie – Djezzy, «clean» pour la 3G, attend une «décision politique»

Algérie – Djezzy, «clean» pour la 3G, attend une «décision politique»

Djezzy est « clean » au plan réglementaire même s’il n’a pas encore le « quitus » de la Banque d’Algérie, explique un expert algérien, qui s’attend à ce que la situation soit débloquée par une « décision politique ».

«Djezzy est clean sur le plan réglementaire. Il s’est acquitté de son dû envers la justice et l’administration fiscale pour environ 3 milliards de dollars », a indiqué à Maghreb Emergent un expert en Télécoms au fait du dossier. Selon la même source, Djezzy ne dispose pas encore du quitus de la Banque d’Algérie nécessaire pour soumissionner pour une licence 3G dont le dernier délai a été fixé par l’ARPT au 15 septembre en cours, en dépit du fait qu’il a réglé rubis sur l’ongle son contentieux avec le fisc algérien.

Néanmoins, ajoute notre source, « Djezzy aura manifestement ce quitus avant cette date-là »car explique-t-elle, « l’Etat algérien ne va pas permettre d’écarter 17 millions d’abonnés d’un accès à la 3G ». Sur le plan technique l’opérateur Djezzy, semble prêt à se lancer dans la technologie 3G, dont l’investissement en équipements est estimé à 134 millions de dollars avec l’avantage de bénéficier de l’expérience de son partenaire italien Wind, du groupe Vimpelcom, qui a été élu meilleur opérateur 3G en Europe en 2011.

Remise à l’ordre

L’aptitude de Djezzy à soumissionner à la 3G a été posée après des déclarations imputées par l’APS au ministre de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, le 22 août dernier lors d’une visite de travail à Ain Defla. Le ministre y indiquait que « l’opérateur Djezzy a été interdit de transférer ses avoirs vers l’étranger et cela l’empêche d’accéder au futur marché de la 3G en Algérie ».

L’affaire a fait grand bruit dans la presse algérienne, poussant le ministre à apporter un démenti dans les colonnes du journal arabophone El Khabar. L’APS n’a pas apporté de « rectificatif » laissant entendre qu’elle ne déjuge pas son journaliste. Le ministre avait pourtant eu l’occasion d’aborder la question puisqu’il a accordé un entretien vidéo à l’Agence officielle. Des indiscrétions laissent entendre que le ministre des PTIC « a été remis à l’ordre par le Premier ministre » au sujet de sa déclaration sur Djezzy.

Décision de la Présidence

Moussa Benhamadi est bien entendu en charge, par impératif de fonction, de l’introduction de la 3G en Algérie. Cependant le processus engagé par l’Etat algérien pour l’acquisition de 51 % des participations de Djezzy auprès de son nouveau propriétaire, le russe Vimpelcom, échappe totalement à ses prérogatives. Le dossier reste entre les mains du ministre des Finances Karim Djoudi qui mène des négociations pour le compte de la Présidence de la République. Les discussions entre les deux parties piétinent encore sur l’estimation de la valeur de Djezzy.

Accusé d’avoir commis de multiples infractions entre 2007 à 2009, Djezzy a écopé de plusieurs amendes par la justice algérienne qui a rejeté ses actions en appel intentées contre la Banque d’Algérie pour faire annuler le redressement fiscal exigé par la Direction des grandes entreprises (DGE). Bien que l’opérateur ait payé les amendes infligées par la justice ainsi que ses dettes envers l’administration fiscale, ajoute notre source, l’interdiction de transferts de dividendes infligée à Djezzy reste toujours en vigueur. La levée de cette interdiction devait intervenir après le payement de sa dette fiscale. Mais de toute évidence, le déblocage attend une «décision politique» au plus haut niveau des institutions.