Selon un cadre de la Sogeports, l’Algérie aurait un gros manque à gagner dans le domaine de l’exploitation du commerce maritime où logiquement le pays devrait engranger une entrée proche de «1 milliard de dollars en recettes portuaires et redevances sur les navires.
Nous en sommes hélas bien loin». Pour recadrer tout cela, l’Etat a jugé impératif le redéploiement des ports et nécessaire leur adaptation à l’évolution technologique.
Les grandes lignes de la LCF devaient par voie de conséquence s’inspirer des réalités du terrain afin d’harmoniser l’outil essentiel que sont les ports et les objectifs attendus ou programmés d’où la nécessité de mettre en place, au profit du département concerné, un cadre idoine à même de normaliser à long terme et d’une manière définitive l’activité portuaire.
Un tel objectif pareil ne pouvait forcément prendre comme rampe de lancement que le principal port d’Algérie, celui de la capitale, lequel devait obligatoirement être décongestionné et plus crûment débarrassé d’une partie d’activités plus ou moins «nocives» sur le plan de la performance, voire de l’utilisation rationnelle de ses capacités.
C’est dans cet ordre d’idées qu’au même titre que d’autres ports nationaux, celui de Djendjen, dans la wilaya de Jijel, a été jugé éligible pour l’adjonction d’autres opérations de débarquement de marchandises et de produits, dont celui des véhicules auquel cadres et travailleurs étaient déjà habitués pour avoir «débarqué à plusieurs reprises des flottes de véhicules légers, lourds, industriels appartenant à la société japonaise Cojaal réalisatrice de l’autoroute Est-Ouest pour la partie du territoire concernée», soulignera à notre intention M. A. Sellami, directeur des études et développement au port de Djendjen.
La première opération de débarquement, jeudi dernier, devait permettre le déchargement de 432 véhicules lourds et légers, objet de commande du concessionnaire autos Diamal.
Vraisemblablement, c’est en raison de contraintes météo que le navire Grand Champion appartenant à un armateur suédois n’a pas quitté le port libyen où il se trouvait en rade.
A ce sujet, plutôt catégorique et ce eu égard à une information qu’il recevait en notre présence, le DED du port de Djendjen précisera : «Le navire entrera au port de Djendjen dans la nuit de samedi. Le déchargement allant évidemment se faire aux premières heures de la matinée de dimanche en présence des représentants de l’exécutif local dont le wali et les élus».
Ce qui semble déjà constituer un grand pas en avant pour ne pas dire un acquis, impensable il y a quelques mois, autrement dit lorsque la décision d e décongestionner le port d’Alger a été prise par le pouvoir exécutif, n’est pourtant pas «une finalité en soi», ajouter a notre interlocuteur.
«Comme nous le soulignions tantôt, nos personnels sont rompus à cette activité. Notre souhait, voire notre challenge, consisterait plutôt à faire passer le port au statut de port de transbordement pour l’ensemble du continent. Nous en avons les moyens humains, les capacités techniques et matérielles. Le port de Djendjen est en mesure d’accueillir de gros porteurs et il n’y a vraiment pas de raisons que des opérations de dispatching à travers toute l’Afrique de marchandises notamment de véhicules, ne puissent être une option qu’il faudrait, à notre avis, creuser».
Ce n’est donc déjà pas la volonté qui manque au niveau de l’Entreprise portuaire de Jijel, M. Sellami n’étant visiblement que l’expression de celle de l’ensemble du personnel au sujet duquel il nous informera, au-delà de l’expérience déjà acquise, pour ne pas dire la maîtrise totale dans les opérations de débarquement de véhicules que «pour le jour d’aujourd’hui que nous considérons comme exceptionnel, nous avons tenu à briefer les effectifs et conviés à suivre sur support CD les techniques détaillées de déchargement dont ce qui est appelé communément dans notre jargon ‘’le dessaisissage’‘ [désenchaînement] de véhicules » qui est quand même une opération complexe et qui exige non seulement du doigté mais vigilance et concentration».
Une ère nouvelle s’ouvre donc pour le port de Djendjen et c’est tant mieux pour une infrastructure sous-utilisée jusque-là pour des raisons diverses, dont plus notoirement l’instabilité de la région pour des raisons sécuritaires.
Tout cela relève, dorénavant, du passé et le port est appelé à jouer un important rôle en Méditerranée dans le cadre du transbordement de conteneurs.
Abdelhamid Lemili