Algérie Education : Les lycées algériens paralysés

Algérie Education : Les lycées algériens paralysés

L’appel, lancé par l’Intersyndicale autonome de la Fonction publique (IAFP, secteur éducation), pour une journée de protestation, a été massivement suivi hier dans les lycées de la capitale.

Lors d’une tournée effectuée à Alger, nous avons pu constater que les lycées Aroudj et Kheir-Eddine-Barberousse (ex-Delacroix), l’Émir-Abdelkader, Bouâmama, Sacré-Coeur et Palais du Peuple, même s’ils n’étaient pas totalement paralysés, étaient fortement perturbés.

Selon Messaoud Boudiba, chargé de communication du Conseil national autonome des professeurs du secondaire et du technique (Cnapest), le rassemblement effectué au niveau du ministère de l’Éducation nationale était “plus que satisfaisant”, bien que le nombre de manifestants ne fût pas élevé.

“C’est vrai que le nombre des protestataires ne dépassait pas les 70 personnes, mais notre objectif est atteint. Car nous avons pu faire passer notre message”, se félicite-t-il.

Selon lui, tout s’est bien déroulé et, contrairement à l’usage, les agents de sécurité présents sur place ne les ont pas maltraités, bien qu’ils aient dressé un périmètre de sécurité pour encadrer la manifestation.

Lors de ce rassemblement, le ministre a dépêché son porte-parole qui a demandé aux professeurs de désigner une délégation pour la rencontrer.

Invitation déclinée. Le secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l’enseignement fondamental (Satef), Sadali Mohamed Salem, estime qu’“avec cette initiative, l’objectif premier du ministre est de vouloir retourner la situation à son avantage.

Nous refusons de lui permettre de marquer des points surtout en cette journée fort symbolique.” Pour lui, le mouvement a atteint ses objectifs et a réussi à “mettre la lumière sur les conditions dans lesquelles se débattent l’éducation nationale et l’enseignant”.

Pour sa part, M. Boudiba affirme que la raison, qui a laissé les syndicats “refuser de rencontrer le ministre, est liée au fait que ce dernier a posé la condition de les recevoir aujourd’hui, sinon rien, chose qui nous a énervés”.

Pour sa part, la tutelle n’a fait aucun commentaire sur cette grève.

Concernant le taux de participation, c’est la guerre habituelle des chiffres.

D’après le ministère, qui a fourni seul le nombre d’enseignants grévistes, le nombre varie d’un palier à un autre.

D’après un communiqué rendu public, au primaire, les enseignants qui ont participé à la protestation ne dépassent pas le 0,6%.

Pour ce qui est du moyen, le nombre était de 1,8% et pour les lycées, le nombre était de 28,60%.

Tizi Ouzou a vu le plus haut taux de participation où 77,5% des enseignants ont refusé de rejoindre les classes, 48,3% des enseignants étaient en grève et pour Alger le taux était de 14,9%.

De son côté, le Cnapest évalue le taux de suivi à 80% sur tout le territoire national.

M. Boudiba souligne que seules Oran et Tipasa ont enregistré un faible taux de participation qui sont de 35% pour la première et de 37% pour la seconde.

À El-Tarf, 83% des lycées ont fait grève, 95% à Annaba, 90% à Skikda, 81% à Béjaïa, 75% à Alger-Ouest, et plus de 80% des enseignants, près de 45% à Alger est et 75% des lycées de Tizi Ouzou ont été paralysés.

DJAZIA SAFTA