Accompagnée d’une importante délégation ministérielle comptant seize ministres, la Première ministre française, Elisabeth Borne, entame ce dimanche, 9 octobre 2022, une visite de deux jours en Algérie. L’objectif de ce déplacement est de concrétiser le « nouvel élan » de la relation bilatérale scellé en août dernier par les Présidents des deux pays et baptisé « Déclaration d’Alger pour un partenariat renouvelé ».
Après le Président français en août dernier, la Première ministre française a débarqué aujourd’hui à Alger à la tête d’une délégation considérable comptant seize ministres français, soit la moitié de son Gouvernement.
Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a reçu ce dimanche, 9 octobre 2022, son homologue française, Elisabeth Borne, à l’aéroport international d’Alger Houari Boumediene. Les deux Chefs du Gouvernement ont écouté les hymnes nationaux des deux pays avant de passer en revue des détachements des différentes forces de l’Armée nationale populaire qui leur ont rendu les honneurs.
Au cours de son premier déplacement à l’étranger depuis sa nomination à la tête du Gouvernement français, Elisabeth Borne a pour mission de concrétiser le partenariat renouvelé entre Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron, en août dernier.
En effet, lors de sa visite officielle et d’amitié en Algérie, Emmanuel Macron avait signé « un partenariat renouvelé, concret et ambitieux » avec le Président Tebboune. Ce dernier s’articule autour de six axes, à savoir le dialogue politique, l’histoire et la mémoire, la dimension humaine et mobilité, le partenariat économique et pour la transition énergétique, la coopération éducative, scientifique, culturelle et sportive ainsi que la jeunesse.
5ᵉ session du CIHN, moment fort de la visite d’Elisabeth Borne en Algérie
Dès son arrivée en Algérie, la Première ministre française devrait se rendre à un haut lieu de la mémoire de la Guerre de libération nationale, à savoir le Monument des Martyrs, et ce, afin d’y déposer une gerbe. Par la suite, elle irait se recueillir au cimetière Saint-Eugène, où reposent de nombreux Français nés en Algérie.
La tenue de la cinquième session du comité intergouvernemental de haut niveau (CIHN) sera sans doute le moment clé de la visite de la Cheffe du Gouvernement français en Algérie. En effet, ce mini-sommet réunissant les ministres des deux rives de la Méditerranée n’avait plus eu lieu depuis 2017, notamment en raison de la conjoncture sanitaire liée à la pandémie de la Covid-19.
Ainsi, ce dimanche, Elisabeth Borne et son homologue, Aïmene Benabderrahmane, coprésideront la cinquième session du CIHN principalement axée sur la coopération économique. D’ailleurs, la tenue du CIHN devrait se conclure par la signature de plusieurs accords dans les domaines de la formation, la transition énergétique, la coopération économique, la jeunesse et l’éducation, ainsi que le régalien.
En outre, la Première ministre française assistera demain, au cours de son deuxième jour de visite à Alger, au Forum économique algéro-français. Ce dernier a pour but d’encourager les partenariats dans le milieu des affaires et connaîtra la participation de plusieurs entreprises française, à l’instar de Sanofi.
Visite d’Elisabeth Borne en Algérie : quels dossiers sont au menu ?
Après avoir traversé une période de froid et de tensions, les relations diplomatiques entre Alger et Paris reprennent le chemin de l’apaisement. Au cours de sa visite en Algérie en août dernier, Emmanuel Macron avait amorcé une réconciliation avec le Président Tebboune, à travers la signature d’un partenariat renouvelé.
Aujourd’hui, à travers cette visite en Algérie, Elisabeth Borne et les seize ministres français l’accompagnant devront concrétiser ce partenariat. Ainsi, les deux principaux dossiers au menu de ce déplacement sont la jeunesse et la coopération économique, notamment dans le domaine pharmaceutique. D’ailleurs, il faut savoir que le ministre français de l’Éducation, Pap Ndiaye, la ministre française de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, et le géant pharmaceutique Sanofi seront de la partie.
En outre, des accords bilatéraux devraient être signés dans le domaine de l’énergie concernant la transition énergétique. Cependant, les services de la Première ministre française avaient indiqué que le dossier du gaz ne serait pas à l’ordre du jour de ce déplacement.
En plus du gaz, un autre dossier ne semble pas être au menu de cette visite, il s’agit de celui des visas. Bien que le Président français avait évoqué, durant sa visite en Algérie, « la mobilité choisie » ainsi qu’un assouplissement des procédures au profit de certaines catégories, Matignon (services de la Première ministre) avait fait savoir que » les discussions à ce sujet n’avaient pas encore abouti ».