La crise diplomatique entre Alger et Paris est le sujet de prédilection de plusieurs personnalités politiques en Algérie comme en France. Aujourd’hui, le 25 novembre 2021, c’est le président du conseil de la Nation, Salah Goujil, qui est revenu sur la nature compliquée des relations algéro-françaises, suite à une séance consacrée au vote, soldée par l’adoption de la nouvelle loi de finances.
Du haut de ses 91 ans, Le président du Sénat, Salah Goujil, s’est penché sur ce qu’il a appelé un « lobby du colonisateur ». Ce lobby s’est constitué, d’après le même intervenant, en France, suite à la fin de la guerre d’Algérie. Le parlementaire a également indiqué que les relations entre l’Algérie et la France « doivent être tirées au clair ».
Goujil fustige une « France colonialiste »
Goujil a notamment déclaré que la France colonialiste et ses constituants n’ont pas disparu après la fin de la Guerre d’Algérie. Selon lui, le colonisateur s’est reconstitué en France « sous forme de partis, de lobbies et d’associations, autrefois dissimulés, mais décidés, récemment, à se laisser émerger ».
Le président du Sénat s’est également exprimé sur les relations actuelles entre l’Algérie et la France. Selon lui, « nombre de relations liant l’Algérie à d’autres pays doivent être tirées au clair, notamment les relations avec la France ». Il ajoute que la campagne pour les prochaines élections présidentielles en France « est principalement axée sur les colons ».
L’homme à la tête de la chambre haute du parlement algérien a également indiqué que l’Algérie « distingue entre le peuple français et l’occupation française », et qu’elle « n’a pas fait la guerre au peuple français, mais à l’occupation française ».
Algérie – France : des « relations importantes », selon Goujil
Ce passif guerrier et ces lobbys néocolonialistes n’ont pas empêché Salah Goujil de qualifier les relations entre l’Algérie et La France d’« importantes ». En effet, le président du sénat a déclaré que la forte communauté algérienne établie en France fait que les deux pays soient liée par des « relations importantes ».
Selon Goujil, il faut prendre en considération la diaspora algérienne installée en France, qualifiant, par la même occasion, la démarche du président Tebboune et celle du ministre des Affaires étrangères, de « correcte ».
Pour finir, Gouji estime que « lorsque la partie algérienne engage le dialogue, elle le mène toujours la tête haute », a-t-il conclu. Il est à rappeler que le ministre des Affaires étrangères Français, Jean-Yves le Drian, appelé dernièrement à bâtir un partenariat solide entre la France et l’Algérie.
Maroc : la visite du ministre de la Défense israélien irrite Goujil
Depuis quelques semaines, le conflit diplomatique qui oppose l’Algérie au royaume marocain commence à prendre dangereusement des contours militaires. Après l’épisode des trois Algériens assassinés au Sahara occidental, voilà que le Maroc accueille le ministre de la Défense israélien.
Il s’agit d’une énième provocation, s’insurgent plusieurs voix en Algérie, qui déjà dénonçaient sans cesse le rapprochement dangereux entre le royaume marocain et Israël. Un rapprochement qui a donné lieu à une visite du ministre israélien au Maroc, décriée de toutes parts.
Le président du Sénat, Salah Goujil, est pour le moment la seule personnalité politique officielle qui s’est exprimée au sujet de cette visite controversée. Le président du sénat, à l’issue du vote sur la nouvelle loi de finance, a également rappelé que le ministre des Affaires étrangères israélien a déjà osé menacé l’Algérie depuis le Maroc.
« L’Algérie est visée », selon Goujil
Goujil affirme que si c’était une visite du ministre du tourisme ou de l’économie, « on aurait dit que les relations existaient déjà auparavant avec Israël, même si elles étaient cachées », mais là, s’insurge-t-il, il s’agit du ministre de la Défense, ce qui donne une autre dimension au problème.
Selon Goujil, « quand le ministre de la Défense israélien vient, et rend visite au Maroc, c’est l’Algérie qui est visée ». Ce constat pousse le président du Sénat à dénoncer l’attitude du Maroc.
« Où sont nos frères ? Où est le monde arabe ? Où sont nos frères palestiniens ? », déclare Goujil, qui ajoute que la position de l’Algérie n’a pas changé, qu’elle a soutenu et qu’elle soutiendra toujours l’indépendance du Sahara Occidental.