À l’occasion de la célébration du 59ᵉ anniversaire de l’Indépendance, coïncidant avec le 5 juillet, le ministre des Moudjahidine Tayeb Zitouni, revient sur la situation du dossier de la mémoire entre l’Algérie et la France, notamment le dossier de la restitution des archives.
Dans un entretien accordé à l’APS, le ministre a affirmé que les dossiers des archives nationales et des disparus « n’ont pas connu d’évolution », faute du manque d’engagement des autorités françaises dans ce sens.
D’ailleurs, il affirme que l’évolution tant attendue dans ce dossier « requiert de la partie française de s’engager et de répondre à la demande de l’Algérie, en lui permettant de récupérer ses archives nationales et de fournir les informations suffisantes relatives aux disparus algériens et aux lieux où ils se trouvent ».
Le ministre Zitouni a ensuite tenu à rappeler que les services de son secteur « ont entamé un examen approfondi de tout ce qui est disponible comme données à ce propos », sachant qu’il a été procédé au recensement de plus de 2.000 martyrs disparus, dont le lieu de leur enterrement n’est pas connu.
Cependant, le premier responsable du secteur des Moudjahidine affirme que les relations algéro-françaises « ont connu, ces derniers temps, un progrès remarquable en termes de suivi des dossiers de la mémoire », soulignant qu’ils doivent être traités dans le cadre d’un « dialogue d’État avec État loin des personnes, des groupes et des autre cercles influents ».
Même constat pour le dossier des explosions nucléaires
Abordant la question des victimes des explosions nucléaires françaises au Sahara algérien, le ministre des Moudjahidine a affirmé que la partie française « refuse de remettre les cartes topographiques qui permettent de déterminer les lieux d’enfouissement des déchets polluants, radioactifs ou chimiques non-découverts à ce jour ».
Selon lui, « la partie française n’a mené techniquement aucune initiative, en vue de dépolluer les sites et la France n’a fait aucun acte humanitaire en vue de dédommager les victimes ».
À ce propos, il affirme que les conditions « rédhibitoires » prévues dans la loi Morin du 5 juillet 2010 n’avaient permis aux Algériens de bénéficier d’aucune indemnisation jusqu’à ce jour, malgré tous les dégâts causés tant sur la nature que sur l’humain.