La dernière escalade diplomatique entre l’Algérie et la France est-elle en train de vivre ses derniers jours ? Après le Tollé qu’ont soulevé des déclarations du président Macron, un communiqué de l’Élysée, invitant le président Tebboune à venir à Paris pour participer à une conférence sur la Libye, a finalement fait état des « regrets » du président Français.
Ce rebondissement qui n’a pas permis à la France de gagner l’oreille du président Tebboune, ni encore moins sa participation, a tout de même permis à Paris de garantir la présence de l’Algérie à cette conférence, comme cela a été confirmé par le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Le Chef de la diplomatique, qui a indiqué que « L’Algérie participera à la conférence sur la Libye qui se tiendra à Paris, mais le président Tebboune ne sera pas présent », a également profité de cette occasion pour commenter la dernière sortie de l’Élysée.
Pour rappel, hier mardi, le président Macron, via un communiqué de l’Élysée, a indiqué qu’il « regrette les polémiques et les malentendus engendrés par les propos rapportés». Cette déclaration qui sonne comme un appel à l’apaisement n’a pas manqué de faire réagir positivement Ramtane Lamamra.
« L’Algérie ne fera pas le premier pas »
« Il est connu que la nature des relations algéro-françaises est compliquée, eu égard de l’histoire, de la géographie et de l’importante présence de la diaspora algérienne sur le sol Français », a indiqué aujourd’hui le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra.
Selon le chef de la diplomatie, la complexité de ces relations a aussi pour cause « la politique de l’Algérie indépendante d’une indépendance entière ». Il ajoute que « l’Algérie n’est pas influencée par les positions des pays étrangers quel que soit leur poids ».
Lamamra indique que les relations algéro-françaises « sont passées, depuis l’indépendance de l’Algérie, par plusieurs crises, et c’est l’une de ces crises que nous sommes en train de vivre ». Cette crise « est née des déclarations du président français Emmanuel Macron », précise toutefois Lamamra, qui ajoute que « l’Algérie a répondu avec des positions fortes ».
Selon le même intervenant, « l’Algérie ne fera pas le premier pas pour atténuer cette crise, car elle n’en est pas la responsable ». L’Algérie, ajoute-t-il, « a défendu sa dignité et celle de son peuple » ainsi « qu’un principe sacré qui est celui de la non-ingérence dans ses affaires internes ».
Des idées « raisonnables »
Concernant la dernière sortie de l’Élysée, Ramtane Lamamra, a déclaré qu’il s’agit d’une déclaration « qui est contraire à ce qui a causé les différents et la crise, et qui porte des idées raisonnables, vu qu’elles respectent l’Algérie, son histoire et sa souveraineté ». Lamamra a rappelé que le communiqué de l’Élysée a qualifié l’Algérie d’« acteur majeur dans la région« .
« C’est en se basant sur tout cela qu’il a été décidé, indique le chef de la diplomatie, de participer à la conférence qui se tiendra ce vendredi 12 novembre ».
Concernant la participation du président Tebboune, Lamamra a indiqué que cette conférence « n’est pas du niveau du président de la république ». Il explique ensuite que « toutes les conditions ne sont pas réunies pour la participation du président à cette réunion malgré son engagement auprès de nos frères libyens ».