Après des mois de tensions diplomatiques entre Alger et Paris, enclenchées au lendemain des déclarations de Macron sur l’Algérie, les relations entre les deux pays commencent à revenir à la normale. Le ministre des Affaires étrangères en a livré la situation actuelle.
Intervenant en marge du sommet de l’Union africaine, le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, a d’emblée affirmé que les relations entre Paris et Alger sont « dans une phase ascendante ».
Dans un entretien accordé aux médias français France 24 et RFI, Lamamra a ensuite fait le tour des derniers développements dans les relations entre les deux pays ; l’affaire des ressortissants, suspension des vols militaires français, le dossier de la mémoire, une éventuelle visite de Tebboune en France…
Relations entre Tebboune et Macron
À propos des relations, Lamamra a affirmé : « Nous sommes dans une phase ascendante et nous espérons que ça ira de mieux en mieux ». Selon lui, les présidents Abdelmajid Tebboune et Emmanuel Macron avaient « une excellente relation personnelle », « cordiale et confiante ».
Or, de son point de vue, « cela ne suffit pas à masquer certains problèmes », évoquant les dernières tensions enclenchées le mois d’octobre dernier. À ce propos, il a rappelé que cette brouille était née de ce qu’Alger a perçu comme « des atteintes à la mémoire, à l’histoire et à la dignité de nos compatriotes ».
Concernant la participation de Tebboune au sommet entre l’Union européenne et l’Union africaine qui se tiendra à la mi-février à Bruxelles, et auquel il avait été invité par le président français, Lamamra a indiqué que « rien n’est exclu ».
Avions militaires, expulsions et dossier de la mémoire
Le chef de la diplomatie algérienne s’est également exprimé sur la question de la suspension par Alger, du survol des avions militaires français vers le Sahel. Pour lui, il s’agit d’une « mesure technique qui n’a pas vocation à durer éternellement ».
Pour ce qui est de l’affaire des ressortissants algériens, il a appelé les autorités françaises à mieux traiter les Algériens menacés d’expulsion, niant que l’Algérie refuse d’accueillir ses ressortissants.
Sur le dossier de la mémoire, le ministre des Affaires étrangères a souligné que « l’histoire doit être laissée aux historiens ». Avant d’ajouter que « l’appropriation par chacun des peuples de son histoire doit se faire sans acrimonie et sans accusations pas forcément avérées ».
Toujours dans le même volet, l’intervenant a exprimé son regret concernant l’appel de Macron aux autorités algériennes de reconnaitre « le massacre d’Européens à Oran en juillet 1962 ». Encore une fois, il a réitéré que c’est aux historiens « de se pencher sur ces questions ».