Entre l’Algérie et la France, une longue histoire marquée par la colonisation et le combat pour la libération s’est écrite. Un passé houleux, qui continue de hanter les esprits aussi bien en Algérie qu’en France. Ce passif historique est toutefois, et de plus en plus, instrumentalisé par certains politiciens des deux rives afin de satisfaire leurs agendas électoraux.
C’est notamment le cas en France, ou les élections présidentielles ont été une occasion qui n’a pas été ratée pour user de l’Algérie comme d’un sujet permettant de monter dans les sondages. La droite française ne s’est pas gênée pour faire du peu de gestes d’apaisement entrepris par Macron envers l’Algérie, un aveu de faiblesse dans le meilleur des cas, et au pire, un signe « déracinement ».
Après le controversé Eric Zemmour, qui a qualifié Macron d’« adolescent incomplet », voilà qu’un autre candidat à la présidentielle s’y met encore. Il s’agit de Valérie Pécresse, la candidate LR, qui a vivement critiqué la politique de l’actuel président Français envers l’Algérie.
Quand les mythes contre l’humanité deviennent des mythes nationaux
Selon cette candidate à l’Élysée, et actuelle présidente de la région Ile-de-France, « Emmanuel Macron a un problème avec l’histoire de France ». Elle explique « il est allé dire en Algérie que nous avions commis des crimes contre l’humanité », ce qui est selon elle loin d’être le cas.
Pourtant, elle avoue qu’« en Algérie, il y a eu effectivement des exactions » et qu’« il y a eu des pages sombres de l’histoire de France qui ont été écrites ». Cela ne l’empêche pas toutefois de répéter que l’on ne « peut pas parler de crimes contre l’humanité ».
« Crimes contre l’humanité, c’est ce qu’on reproche aux nazis et à Hitler », tempête Pécresse pour qui l’histoire de la France coloniale n’est pas si horrible que cela. En effet, la candidate du parti Les Républicain souhaite que les « mythes » d’une France coloniale civilisatrice soient gardées.
« Je ne crois pas qu’il faille déconstruire l’histoire de France, je pense que tous les pays ont besoin de mythes, tous les pays ont besoin d’être fiers de leurs héros », a-t-elle déclaré. Pécresse rappelle que Macron lui est « est allé dans un média anglo-saxon dire qu’il voulait déconstruire l’histoire de France ».
Revenant enfin sur les déclaration d’Eric Ciotti qui a qualifié Macron de « président déraciné« qui « n’aime pas la France », Pécresse estime que son ancien adversaire « a ressenti cela comme ça et s’il l’a ressenti comme ça, eh bien il l’a dit avec ses mots ».