L’historien Français Benjamin Stora a défendu aujourd’hui mercredi, son rapport sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie devant la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblé nationale française.
L’historien Benjamin Stora a remis, en début d’année, à la demande du président Emmanuel Macron, un rapport sur la question de la mémoire, dont le contenu est apparu, de l’avis de nombreux d’observateurs, « en deçà des attentes ».
En effet, aujourd’hui, le 05 mai, la commission des affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblé nationale française, a auditionné Benjamin Stora mandatée par le président français en juillet 2020, pour préparer un dossier sur la mémoire.
Lors de son audition Benjamin Stora a défendu son rapport, affirmant qu’il est confiant concernant le succès de son rapport, malgré les relations franco-algériennes tendues suite au report indéfini de la visite de Jean Castex, qui devait avoir lieu en avril, et les déclarations du ministre du Travail Hachemi Djaaboub, qui a décrit la France comme un « ennemi traditionnel et éternel ».
Réconciliation des peuples français et algérien
L’historien est revenu, devant les députés, sur les conclusions de son rapport remis le 20 janvier 2021 au président Macron, exprimant son espoir que les deux pays évolueraient ensemble vers «la réconciliation des peuples français et algérien ».
Dans son rapport, Benjamin Stora a mis en garde contre la tentation du législateur, qui doit assumer unilatéralement la responsabilité de la question de la mémoire.
Stora a recommandé la création d’un comité chargé d’encourager les initiatives conjointes entre la France et l’Algérie liées à l’histoire partagée.
Il faut maintenant avancer
« Si on reste enfermés dans le piégé politique des excuses, d’un côté comme de l’autre, on n’arrivera pas à avancer », a affirmé Benjamin Stora.
Dans ce sillage, Benjamin Stora n’a pas jugé pertinente ni réparatrice la formulation d’excuses de la part de l’État français, réclamées par les peuples récemment colonisés, ou par les associations de pieds-noirs et de harkis, qui estiment avoir été victimes d’un abandon.
Ainsi, Benjamin Stora espère tracer le chemin d’une réconciliation mémorielle, assise sur la construction d’un récit commun.