L’Algérie fait face à une recrudescence des cas de grippe saisonnière, une situation anticipée par les spécialistes en raison des vagues de froid successives.
Le professeur Kamel Djennouhat, président des laboratoires centraux et de l’Association algérienne d’immunologie, a livré son analyse sur cette épidémie ainsi que sur la présence du virus chinois, lors d’une intervention sur une radio locale.
Selon le Pr. Djennouhat, la forte propagation du virus de la grippe est un phénomène global qui touche actuellement de nombreux pays.
Il a précisé que l’Algérie n’a pas encore atteint le pic des infections et que les services d’urgence des hôpitaux du pays enregistrent une affluence importante de patients présentant des symptômes grippaux.
Les dernières statistiques issues de l’hôpital de Rouiba montrent que 48 % des cas traités sont dus à la grippe, 4 % au Covid-19, 4 % à un autre virus non identifié, tandis que le reste est lié à diverses infections respiratoires.
Le virus chinois : présent mais non menaçant
Concernant le « virus chinois », le professeur Djennouhat a tenu à rassurer la population.
Il a expliqué que ce virus est présent depuis plus d’une décennie dans tous les pays, y compris en Algérie, mais qu’il ne représente aucun danger majeur pour la majorité des citoyens.
🟢À LIRE AUSSI : Miracle médical au CHU Mustapha Pacha : un ouvrier transpercé par une barre de fer sauvé de justesse
Toutefois, il a noté que cette année, de nombreux jeunes présentent des symptômes plus sévères et prolongés pouvant durer jusqu’à 20 jours.
Les symptômes les plus fréquents restent la fièvre, la toux, les douleurs pharyngées et les céphalées, bien que ces dernières ne soient pas caractéristiques des virus chinois.
Une grippe plus dangereuse que le Covid-19
Le Pr. Djennouhat a également tenu à clarifier la différence entre un simple rhume et une véritable grippe.
« Le rhume commence généralement par un écoulement nasal sans fièvre, ni douleurs musculaires.
À l’inverse, la grippe provoque une forte fièvre, des douleurs musculaires et une grande fatigue », a-t-il expliqué.
Il a rappelé que la grippe peut entraîner des complications sévères, notamment chez les personnes vulnérables, et cause plus de 600 000 décès par an dans le monde.
En Algérie, bien que des décès soient enregistrés chaque année, il n’existe pas de statistiques précises sur l’impact de la maladie.
Les mesures préventives recommandées
Face à cette vague épidémique, le spécialiste a insisté sur l’importance de la vaccination, en particulier pour les personnes à risque : personnes âgées, femmes enceintes et patients atteints de maladies chroniques.
Il a précisé que des études scientifiques démontrent que les femmes enceintes et leurs bébés sont particulièrement vulnérables aux infections virales.
Par ailleurs, il a recommandé aux personnes contaminées de porter un masque pour éviter la transmission du virus et a conseillé aux seniors de limiter leur présence dans les espaces clos.
🟢À LIRE AUSSI : Augmentation des salaires : le ministère de la Santé passe à l’action
Enfin, il a insisté sur la nécessité de se faire vacciner avant d’effectuer un pèlerinage ou une omra, conformément aux recommandations des autorités saoudiennes visant à prévenir la propagation des épidémies dans les lieux saints.
Avec cette flambée des infections respiratoires, la vigilance et la prévention restent les meilleures armes pour limiter les conséquences de cette épidémie hivernale.