Des vents d’une rare violence ont soufflé sur la ville de Constantine aux premières heures de jeudi dernier (deux heures du matin), accompagnés d’une ondée aussi forte que relativement brève.
Dans son journal de 5h30 du matin (jeudi) la radio nationale Chaîne III évoquait cet événement météo, citant la Protection civile de Constantine qui évoquera l’intensité de cette expression de la nature en l’édulcorant toutefois par «selon les informations données par la Protection civile, il n’aurait été recensé aucun dommage consécutif à l’orage qui a frappé la ville».
Or, c’est à un paysage désolant que nous avons eu à faire face à partir de cette heure (5h30), routes envahies de boue, avaloirs débordés, arbres arrachés à hauteur des entrées de la ville (RN 3 et RN5), véritables parterres de galets, cailloux et grosses pierres charriés par les eaux débordant des caniveaux en certains endroits urbains.
A 5h45, nous avons contacté par téléphone la Protection civile et sollicité de parler à l’officier de permanence pour lui signaler les différents points sensibles affectés par l’orage que nous avons eu l’opportunité de voir.
D’autant plus qu’il s’agit de voies roulantes très sollicitées sur le plan du trafic, parce qu’incontournables pour rejoindre les lieux de travail, université, gares routières, aéroport, gare ferroviaire, etc. et ce, pour l’ensemble de la population.
De fait, nous signalions au moins à l’officier «le risque de perturbation de la circulation à hauteur du périphérique (stade du 17 Juin), où un gros arbre obstruait l’accès à la gare routière Est».
Au téléphone, la réponse de notre interlocuteur allait nous laisser pantois : «Que pouvonsnous y faire ? – Au minimum dégager la voie. – Nous ne disposons pas de tronçonneuse. [sic]. – Vous pouvez au minimum tracter l’arbre. – Je ne sais pas, nous allons voir».
Dialogue surréaliste forcément, mais notre interlocuteur au téléphone n’a vraisemblablement pas accordé la moindre importance à ce que nous lui disions et qui nous sera confirmé au bout de la descente d’El Menia et sur la route menant vers Jijel et Skikda où là également le périphérique présentait une image lunaire : arbres au sol, plaques d’indication routière penchant comme la tour de Pise, de la boue sur une épaisseur de près de 40 centimètres et exposant les automobilistes à tous les risques possibles.
D’ailleurs, il y a aura eu énormément de dérapages en cours de journée. Il aura fallu que monte le jour pour que les services des communes concernées se chargent de nettoyer les lieux et de les rendre un tant soit peu fonctionnels, le temps d’ailleurs que par l’usage des usagers, ils retrouvent leur aspect «normal».
La Protection civile, c’est connu, a nettement perdu de son professionnalisme et encore plus de son humanisme, l’action altruiste n’est plus son apanage même si ses éléments sont payés rubis sur l’ongle pour un devoir qu’ils sont censés accomplir pour le pire ou le meilleur.
Nous avons tenté, jeudi, en cours de journée, de prendre attache avec le colonel Debche, directeur régional, à ce sujet.
Il restait toutefois injoignable.
Abdelhamid Lemili