Face aux bouleversements commerciaux mondiaux provoqués par la politique protectionniste de Donald Trump, l’Algérie et l’Italie semblent tracer un nouveau chemin de coopération bilatérale prometteuse, basé sur le principe du gagnant-gagnant.
Alors que le gouvernement américain, sous la présidence de Donald Trump, multiplie les mesures douanières pénalisantes, plusieurs pays européens s’activent pour redéfinir leurs stratégies commerciales. C’est dans ce contexte que l’Italie, confrontée aux répercussions directes de ces politiques, place l’Algérie au centre de sa nouvelle vision économique en Afrique selon un article du quotidien Echourouk.
L’Algérie, premier fournisseur d’énergie de l’Italie
Depuis 2022, l’Algérie est devenue le principal fournisseur de gaz naturel de l’Italie, couvrant près de 35 % de sa consommation nationale. En 2024, les échanges dans le secteur gazier entre les deux pays ont atteint les 11,2 milliards d’euros, illustrant l’importance stratégique de ce partenariat énergétique.
Mais cette relation, historiquement ancrée depuis 1962, ne se limite plus à l’énergie. L’Italie souhaite désormais élargir ses échanges à d’autres secteurs, notamment l’agriculture, les infrastructures et les industries de transformation.
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L’Algérie, de son côté, s’engage résolument sur la voie de la diversification économique. Le président Abdelmadjid Tebboune, dès le début de son second mandat, a affiché son ambition de moderniser l’économie nationale.
Le projet de loi de finances 2025 prévoit notamment des mesures incitatives comme la réduction de la TVA sur de nombreux produits essentiels (céréales, légumineuses, viandes blanches) et sur les intrants industriels. Ces ajustements ouvrent des opportunités concrètes aux exportateurs italiens, notamment dans la fourniture de machines agricoles et d’équipements agro-industriels.
Des projets conjoints structurants
Dans cette dynamique, plusieurs projets de coopération ont vu le jour. À Timimoun, un partenariat entre le ministère algérien de l’Agriculture et le groupe italien Bonifiche Ferraresi (BF) vise à développer des cultures stratégiques comme le blé et les légumineuses, en renforçant l’irrigation et la mécanisation agricole.
Dans le secteur automobile, l’investissement de Fiat pour la production de modèles en Algérie témoigne également de la volonté des deux pays d’aller au-delà du commerce pour créer de la valeur localement. Par ailleurs, la modernisation du réseau ferroviaire algérien, prévue par le gouvernement, pourrait offrir un nouveau terrain de coopération avec les entreprises italiennes spécialisées.
Une alternative géopolitique stratégique
Enfin, les tensions diplomatiques persistantes entre l’Algérie et certains partenaires européens comme la France et l’Espagne renforcent davantage l’attractivité de l’Italie. Le climat de confiance entre Alger et Rome ouvre la voie à une intensification des échanges économiques, fondés sur le respect mutuel et des intérêts partagés.
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Le renforcement du partenariat algéro-italien s’inscrit dans une logique de résilience face aux mutations géopolitiques et économiques mondiales. L’Algérie offre à l’Italie un accès sécurisé à l’énergie et à un marché en pleine transformation, tandis que Rome peut accompagner Alger dans ses projets industriels et agricoles. Une alliance prometteuse, fondée sur l’action concrète et la complémentarité stratégique.