Anne-Marie Idrac, secrétaire d’Etat au commerce, s’est rendue le 28 septembre à Marseille pour rencontrer les entreprises du secteur portuaire et les PME exportatrices de la région Paca, durement touchées par la nouvelle loi de finances algérienne.
Les élus provençaux ont demandé une audience au président Bouteflika. Une tâche délicate les attend.
Faire des propositions concrètes pour fluidifier le commerce sans trop s’immiscer dans la politique économique algérienne.
Répondant à l’appel de l’Union maritime et fluviale de Marseille-Fos, la secrétaire d’Etat au commerce, Anne Maric Idrac, s’est rendue à Marseille lundi 28 septembre 2009 afin d‘écouter des entreprises portuaires et des PME de la région Paca, affectées par les nouvelles dispositions algériennes qui imposent le crédit documentaire comme seule technique de paiement et interdisent l’envoi de matériels et biens d’équipement d’occasion.
« C’est la première fois qu’on voit un pays mettre un embargo sur du matériel d’occasion », s’étonne Christian Jacques Vernazza, président de l’entreprise de levage Mediaco qui réalise 4% de son chiffre d’affaires en Algérie.
Une délégation d’élus se rendra à Alger sous quinzaine
A l’issue de la réunion avec les entreprises à la Chambre de commerce et d’Industrie de Marseille-Provence (CCIM-P), Anne-Marie Idrac a annoncé qu’elle apportait son soutien aux élus locaux qui ont prévu de se rendre à Alger dans les jours à venir, tout en se défendant de porter « un jugement sur la politique économique du gouvernement algérien », a insisté la secrétaire d’Etat.
Cette démarche permet, selon elle, de « démultiplier ce qui se fait au niveau diplomatique ».
Rappelant les liens d’amitiés avec le président algérien, le Maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin, souhaite « un peu plus de souplesse » dans les mesures récemment adoptées.
Un assouplissement qui, selon Michel Vauzelle, président de la Région Paca, pourrait se faire « au niveau des modalités d’application ».
« Soutien pragmatique et concret » aux entreprises
Pour soutenir de manière « pragmatique et concrète » les entreprises, Anne-Marie Idrac suggère un partenariat portuaire avec Alger, citant l’exemple du domaine informatique.
« D’autres propositions techniques seront affinées dans les prochains jours », a-t-elle ajouté sans entrer dans le détail.
Il serait notamment question de réduire les délais d’obtention du crédit documentaire qui sont aujourd’hui de trois semaines à un mois.
Le gouvernement algérien a adopté une série de mesures en juillet 2009 destinées à freiner ses importations, de 5% en 2009, afin rééquilibrer sa balance commerciale.
L’Algérie est le troisième partenaire commercial du port de Marseille-Fos.
Les échanges ont atteint 8,7 MT en 2008, soit 9 % du trafic total du port et 35 à 40 % des tonnages des bassins Est.