Pour la première fois depuis de longues années, le Front Islamique du Salut ( FIS), dissout en 1992, a publié un communiqué, signé conjointement, par son ancien président Abassi Madani, installé à Doha au Qatar, et par son ancien numéro deux, Ali Belhadj, à Alger.
Le communiqué, publié sur le nouveau site internet du FIS, porte sur la situation politique en Algérie à la suite des nouvelles lois votées ces dernières semaines par le parlement algérien et notamment à propos de la loi sur les partis qui « exclut » les anciens du FIS de participer à la vie politique.
Dans ce communiqué, le FIS annonce qu’il a mandaté des avocats pour porter plainte auprès des institutions internationales, judiciaires et des droits de l’homme, contre son exclusion de la vie politique en Algérie. Le Communiqué rappelle également la position du FIS selon laquelle il ne saurait y avoir de réformes, ni de réconciliation sans un dialogue global sans condition ni exclusion d’aucune partie ni de tendance politique. Ali Belhadj et Abassi Madani, font porter au régime l’entière responsabilité du drame national considérant que c’est l’arrêt du processus électoral et la violation de la volonté du peuple qui a déclenché le feu de la « fitna ».
Ce communiqué, au delà de l’annonce d’une action en justice internationale, signe t-il le retour du FIS à l’activité politique, malgré l’interdiction formelle du régime ? L’appel qu’il contient adressé à tous les « enfants du FIS » ainsi qu’à ses cadres de se rassembler est sans équivoque.
De toute évidence, Ni Abassi madani, ni Ali Belhadj, ne semble renoncer à la vie politique. Ils espèrent, au contraire, bénéficier du « printemps arabe » pour revenir sur la scène. Contrairement aux islamistes dans les autres pays de la région qui participent et remportent, les uns après les autres les élections « libres », les islamistes algériens du FIS ont affronté le régime algérien dans une guerre civile qui a fait 200.000 morts, des milliers de disparus et des milliards de dollar de destruction. Cette guerre civile a également laissé des traces profondes dans la conscience collective du peuple algérien.
KalimaDZ