L’Algérie marque des points dans l’intégration de l’intelligence artificielle (IA) à ses stratégies de développement. Entre initiatives académiques, rencontres internationales et projets multisectoriels, l’IA s’impose comme un levier essentiel pour relever les défis technologiques et économiques du pays.
Oran accueillera les 16 et 17 avril 2025 la première conférence internationale sur la sécurité cybernétique et les applications de l’IA (I2CSAI 2025).
Organisée par l’Association nationale des enseignants-chercheurs algériens en partenariat avec l’université USTO-Mohamed Boudiaf, dirigée par le Pr Ahmed Hamou, cet événement réunira des experts nationaux et internationaux pour explorer les enjeux liés à la cybersécurité et aux innovations IA.
Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large. En décembre 2024, l’université USTO avait déjà organisé le séminaire Geosmart, dédié aux applications géospatiales de l’IA, sous la présidence de la Pr Hadria Fizazi.
L’événement a vu la participation du Centre des techniques spatiales d’Oran, confirmant l’engagement de l’Algérie dans l’usage stratégique de l’IA.
Implication académique et institutionnelle
Pour répondre aux besoins croissants en compétences IA, l’Algérie a lancé des initiatives structurantes.
Parmi elles, la création d’une École supérieure d’intelligence artificielle, en parallèle avec une École supérieure de mathématiques, afin de renforcer les bases scientifiques nécessaires.
Actuellement, une cinquantaine d’universités algériennes proposent des formations en IA, soutenues par une vingtaine de laboratoires spécialisés.
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Le pays compte aussi sur sa diaspora pour stimuler les échanges et favoriser l’innovation dans ce domaine.
Le Conseil scientifique de l’intelligence artificielle, formé de compétences nationales basées en Algérie et à l’étranger, joue un rôle clé.
Ce conseil a pour mission de promouvoir l’usage et la maîtrise de l’IA, avec un soutien actif du gouvernement.
Des applications concrètes et une vision multisectorielle
L’intelligence artificielle trouve progressivement sa place dans des secteurs variés, comme l’explique Redouane Tlemsani, directeur de la maison de l’intelligence artificielle à l’USTO.
Selon lui, des projets concrets sont en cours, notamment dans l’industrie pétrolière avec Sonatrach, qui cherche à optimiser la gestion de ses déchets industriels grâce à l’IA.
D’autres domaines, comme la cybersécurité et la médecine, bénéficient également des avancées en IA.
Une doctorante de l’USTO travaille, par exemple, sur la détection des intrusions numériques via des systèmes intelligents capables d’identifier et d’anticiper les menaces.
Une transformation numérique en cours
Le développement de l’IA est indissociable de la transformation numérique. En Algérie, cette transformation est déjà amorcée, notamment dans l’éducation, où une évaluation nationale est en cours.
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La création des data-centers est également une étape cruciale pour soutenir cette transition et maximiser l’exploitation des données dans divers secteurs.