Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra, a annoncé ce mardi la décision de l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc. Lors de son discours, il a également évoqué les raisons derrière cette décision.
» L’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’aujourd’hui », a déclaré Lamamra au cours d’une conférence de presse animée à au centre international des conférences à Alger.
Faisant le tour des raisons ayant poussé l’Algérie à prendre une telle décision, le chef de la diplomatie algérienne a cité plusieurs faits que l’Algérie reproche au royaume marocain. Selon lui, « le Maroc a fait de son territoire une plateforme permettant à des puissances étrangères de tenir des propos hostiles à l’Algérie ».
Ici, il fait clairement allusion à Israël, dont le MAE avait exprimé, le 14 août dernier depuis le Maroc, en compagnie de son homologue marocain, ses « inquiétudes au sujet du rôle joué par l’Algérie dans la région, son rapprochement avec l’Iran et la campagne qu’elle a menée contre l’admission d’Israël en tant que membre observateur de l’Union africaine ».
Sur ce, le MAE algérien affirme que « depuis 1948 aucun responsable israélien n’a fait de déclaration hostile à un pays arabe à partir d’un autre pays arabe ».
Rompre les relations avec le Maroc « ne nous fait pas plaisir »
Ensuite, Lamamra a évoqué les déclarations de l’ambassadeur marocain à l’ONU qui avait apporté publiquement son soutien au Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK).
À ce propos, il s’est interrogé : « Est-ce que les propos de l’ambassadeur marocain à l’ONU engageaient sa personne ou l’État marocain ? ». Avant de faire remarquer que lors de son discours du 31 juillet, le roi n’a pas répondu à notre question.
L’intervenant a également affirmé que la décision de rompre les relations avec le Maroc « ne nous fait pas plaisir ». « Nous n’avons jamais pris la décision de rompre pour des raisons nationales ». Or, ajoute-t-il, « cette fois, on a pris la décision après une longue attente », soulignant que « l’Algérie défendra ses positions, car elles sont justes ».
Pour ce qui est de l’avenir des relations entre les deux pays voisins, il a déclaré qu’il ne « peut pas prédire ce qui va se passer à l’avenir », mais « j’espère que les raisons se réveilleront ».