L’affaire de la zone frontalière algéro-marocaine Figuig vient de connaitre de nouveaux développements. Les habitats de cette zone ont manifesté jeudi dernier.
Suite aux derniers évènements au niveau des exploitations agricoles situées dans la zone frontalière d’El Figuig, côté marocain et El Arja, côté algérien (lire notre article du 16 mars), les habitants du côté marocain de la frontière ont décidé d’entamer un mouvement de protestation.
Sommés de quitter les exploitations agricoles au niveau d’El Arja (délai expiré le 18 mars) en territoire algérien, les habitants de la ville marocaine de Figuig, au sud-est du pays qui ont organisé une manifestation jeudi dernier.
Selon ce qu’a rapporté le quotidien El Watan ce dimanche, les forces de sécurité marocaines ont empêché les manifestants d’aller marcher sur El Arja. Même chose du côté algérien, où les gardes- frontières avaient installé plusieurs campements et fermé tous les accès au territoire algérien.
La réaction de l’Algérie
La démarche du côté algérien est intervenue, selon ce qu’a rapporté l’agence officielle APS, dans le cadre « du renforcement des efforts de l’État algérien dans la sécurisation de sa bande frontalière, suite à des manquements dans l’exploitation de parcelles de terrain algériennes par des citoyens marocains à Ouahat Laaroda (ou El Arja) ».
C’est ainsi que des habitants de Figuig ont observé, jeudi dernier, une « une journée de deuil » pour protester contre une « expropriation » des terres qui, selon eux, « sont marocaines », selon ce qu’a rapporté le même journal.
Pourtant, le tracé frontalier entre l’Algérie et le Maroc qui a été signé par les deux pays en 1972 est clair. Pour rappel, les autorités algériennes ont permis, depuis 1990, à une quarantaine d’agriculteurs marocains d’exploiter l’oasis El Arja relevant de Beni Ouenif, dans la wilaya de Béchar.
Omdh : « la propriété privée » prime sur « la souveraineté étatique ».
Cette situation a duré ainsi jusqu’aux dernières années où des réseaux de trafic de drogue et d’armes ont proliféré au niveau de cette zone. Et c’est ce qui a poussé les autorités algériennes de demander aux agriculteurs marocains d’évacuer leurs équipements agricoles avant le 18 mars 2021.
Lors de la manifestation du jeudi dernier, les agriculteurs concernés par cette affaire ont accusé le gouvernement marocain d’avoir permis « la mise à mort » de leur ville, tout en dénonçant « le chômage » et « l’absence des conditions d’une vie décente » à Figuig.
Pour leur part, les autorités marocaines par le biais du président de l’Observatoire marocain des droits de l’homme (Omdh) qui a annoncé qu’il compte porter l’affaire devant la justice algérienne, mais aussi internationale, estimant que « la propriété privée » prime sur « la souveraineté étatique ».