La question du remaniement ministériel préoccupe plus d’un. Des responsables, des parlementaires et des chefs de parti épient le moindre bruit.
Depuis le cycle des audiences des ministres, entamé durant le mois de Ramadhan, toute la classe politique attendait « l’accouchement » du nouvel Exécutif.
Les rumeurs sur ce sujet ont fait un grand tapage dans les milieux politiques. Ce n’est pas tout.
L’intérêt d’un tel remaniement polarise un peu plus et préoccupe même les chancelleries diplomatiques à Alger.
Très accroché par ce sujet, le corps diplomatique y accorde un grand intérêt.
Y aura-t-il effectivement un changement gouvernemental et quand ? s’interrogent curieusement les ambassadeurs et les auxiliaires de différents pays.
Ces derniers sont vraiment dans l’expectative et gardent l’oeil braqué sur le palais d’El Mouradia.
Pourquoi cet intérêt ? Exigence du poste oblige évidemment ! Les représentations diplomatiques sont appelées à fournir à leurs gouvernements des rapports réguliers sur la situation politique et le fonctionnement des institutions en Algérie.
Surtout après un événement capital comme l’élection présidentielle qui induit, à tout le moins, un changement ou des correctifs dans le fonctionnement de la gouvernance.
«Nous, nous nous intéressons à toute politique interne du pays», affirme une source consulaire. Mais devant ce flou et ce silence, les ambassades se retrouvent un peu mal à l’aise.
Pour donner consistance à cette attente, il semblerait que même des visites officielles, déjà prévues, aient été ajournées, alors que plusieurs visites de ministres, annoncées, sont pour le moment tout simplement suspendues.
Les gouvernements préfèrent patienter un peu pour voir si un éventuel changement intervient, avant de dépêcher leurs émissaires.
«Il y a plusieurs ministres français qui vont se rendre en Algérie, mais pour le moment aucune date n’a été arrêtée», précise une source de l’ambassade de France à Alger.
L’Italie également qui prépare la tenue du sommet intergouvernemental algéro-italien prévu initialement avant la fin de l’année, suit avec attention le cours des événements.
«Nous attendons que le gouvernement algérien fixe une date pour la tenue du sommet», a déclaré l’ambassadeur d’Italie à Alger Giampaolo Cantini, lors d’une conférence de presse qu’il a organisée le 23 septembre dernier sur les «Journées italiennes» à Oran.
Parmi les visites prévues à Alger, on cite celle du Premier ministre turc, Reccep Tayyip Erdogan.
En plus des chancelleries, des représentants des organisations onusiennes et régionales scrutent El Mouradia.
Ces derniers veulent avoir plus de visibilité sur la vie politique et le fonctionnement des institutions de l’Etat.
Cela fait six mois depuis l’élection présidentielle du 9 avril dernier et le sujet fait toujours l’objet de supputations.
Alors que tout le monde s’attendait à une nouvelle équipe, le président a surpris plus d’un en reconduisant le staff en place.
La seule nouveauté était le départ du ministre sans portefeuille, Bouguerra Soltani, qui a demandé à être déchargé de cette fonction pour se consacrer aux affaires de son parti.
D’aucuns estiment que le départ de M. Soltani a été induit par la crise interne créée par ses dissidents et que M.Soltani aurait certainement gardé sa place de ministre d’Etat.
En maintenant le staff gouvernemental, le Président voulait d’abord mettre en route le programme quinquennal avant de renouveler ses hommes.
En tout état de cause, indiquent des sources informées, un remaniement sera opéré certes, mais pas dans l’immédiat.
Selon un membre de l’Exécutif, il interviendra à la fin de l’année au plus tard en début 2010.
«Le gouvernement est complètement pris par la mise en oeuvre du programme du Président», affirme la même source.
«Contrairement à ce que l’on pouvait penser, le cycle des auditions avait pour but de faire le point sur les projets et l’état d’avancement des travaux ainsi que l’évaluation de nouveaux projets», explique cette source.
NADIA BENAKLI
