Entre l’Algérie et la Russie, une longue histoire qui remonte à bien avant l’indépendance. Aujourd’hui, la Russie s’est repositionnée, et comme au temps de l’URSS, elle tente de fortifier sa sphère d’influence. Moscou compte faire plier l’Europe par la carte du gaz, en Afrique, c’est plus le levier du blé qui marche.
L’Algérie a importé “360 000 t de blé russe” pour un montant de “plus de 100 millions de dollars” en 2021, a fait savoir l’ambassadeur de Russie en Algérie, Igor Belyaev, lors d’un entretien accordé à l’agence RIA Novosti. Le diplomate a indiqué que les exportations de blé russe vers l’Algérie ont “considérablement augmenté”.
Le diplomate affirme que “nous prévoyons que la tendance à l’augmentation de l’offre russe en blé et d’autres produits céréaliers se poursuivra dans les années à venir”. Cette hausse subite des exportation de blé russe vers l’Algérie s’explique selon l’ambassadeur par “l’assouplissement des conditions d’importation”, déclare l’ambassadeur, rapportent nos confrères du quotidien Liberté.
En effet, l’Algérie a décidé, d’introduire moins d’exigences dans les appels d’offres émis par l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC). La révision du taux de grains punaisés exigé pour le blé à haute teneur en protéines, plusieurs soumissionnaires russes, notamment ceux de la mer noire, ont pris d’assaut le marché algérien.
95 % des échanges vont dans le sens Russie – Algérie
Outre le blé, l’ambassadeur russe a confié au même média qu’il souhaite voir se concrétiser une vente d’aéronefs russes MS-21 de nouvelle génération à Air Algérie, mais aussi des “wagons, notamment de transport de marchandises”, à la Société nationale de transport ferroviaire (SNTF).
Belyaev explique qu’après l’Égypte, l’Algérie reste en tête des partenaires de la Russie en Afrique. L’ambassadeur explique que dans les échanges bilatéraux dont la valeur en 2020/2021 a atteint les 3 milliards de dollars, 95 % sont constituées des exportations russes vers l’Algérie.
C’est donc un marché à sens unique, laisse entendre le diplomate qui déclare que les quantités que l’Algérie exporte vers la Russie restent “négligeables”. Le diplomate, ne s’attardant pas sur ce point, il s’est vite penché sur la commission intergouvernementale alégro-russe qui doit se réunir au mois de mars à Alger et où “un certain nombre de problèmes juridiques concernant la participation des entreprises russes aux appels d’offres et la fiscalité, doivent être résolus”. Des problèmes, indique Belyaev, qui “empêchent les entreprises russes de travailler efficacement en Algérie”.