Alger et Moscou envisagent de signer, l’année prochaine, un énorme contrat militaire dont le montant atteindrait 12 milliards de dollars. La transaction en cours de négociation s’inscrit dans la cadre de la décision du gouvernement de multiplier le budget de l’armée par deux.
Ainsi, l’équipement de l’armée algérienne (ANP) pourrait bénéficier prochainement d’un renouvellement majeur grâce au potentiel accord qu’Alger et Moscou négocient. Le média spécialisé Africa Intelligence parle d’un contrat d’une valeur de 12 milliards de dollars US. Une somme destinée à la modernisation de l’arsenal de l’ANP.
Cet achat massif d’armes, s’il se concrétise, sera soutenu par l’énorme augmentation du budget algérien de défense que le gouvernement prévoit d’approuver en 2023. Nos sources indiquent que l’augmentation sera de 130 %. Ainsi, les 10 milliards de dollars que l’Algérie dépense chaque année pour son armée depuis dix ans passeraient désormais à 23 milliards de dollars. Une réévaluation que rend possible l’explosion du prix du gaz et des hydrocarbures à cause du conflit ukrainien.
Le Soukhoï Su-75 « Checkmate » parmi les acquisitions ?
Parmi les acquisitions, il pourrait figurer l’avion de combat furtif monomoteur de « cinquième génération », le Soukhoï Su-75 « Checkmate ». Selon Samuel Bennet, analyste de CNA, l’Algérie pourrait devenir le premier pays à acheter ce chasseur furtif toujours en cours de développement. Le Su-75 « Checkmate » se veut un concurrent direct du F-22 et du F-35 américains de Lockheed Martin. La possession de cet appareil donnerait à l’Algérie une supériorité aérienne considérable.
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Si la possibilité de voir le Su-75 voler dans le ciel algérien paraît encore lointaine en raison du stade de développement de l’avion, pour son frère aîné, le Su-57, elle l’est beaucoup moins. En effet, après la correction des erreurs détectées dans le système furtif de l’appareil, l’Algérie pourrait bien acquérir des Su-57. Depuis 2019, plusieurs portails d’information russe affirment que l’état-major de l’Armée nationale populaire est très intéressé par le Su-57.
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Cependant, une chose est sûre, les équipements militaires de l’Algérie, bien que présents en grande quantité, nécessitent une modernisation générale. Lors du défilé de l’ANP pour célébrer le 60e anniversaire de l’indépendance du pays, les spécialistes ont souligné un manque de nouveaux systèmes d’armement. Ils ont ainsi noté que l’Algérie utilisait encore de vieux BMP-1 et BMP-2 (véhicule de combat d’infanterie soviétique conçu dans les années 1960), reliques de la guerre froide que l’on voit souffrir sur le théâtre de la guerre en Ukraine.