On espérait que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière lancerait une campagne de vaccination contre la grippe saisonnière, avant que le virus ne fasse son apparition, afin d’éviter des complications en cas de propagation de la grippe A H1N1.
La campagne aura bien lieu, mais la date de son lancement n’a pas encore été fixée.
Les autorités sanitaires avancent toutefois une échéance : la fin du mois en cours.
Le retard pourrait s’expliquer par le fait qu’il n’existe pas une tradition dans ce sens pour que la machine soit huilée et pour que la vaccination des personnes à risque se fasse systématiquement chaque année dès la première semaine d’octobre.
Même en pharmacie, les vaccins n’ont pratiquement jamais été disponible savant la mi-novembre, période durant laquelle il y a une forte circulation du virus.
Cette année, il y a une forte probabilité pour que le vaccin contre la grippe saisonnière ne soit pas vendu en pharmacie, du fait que la quantité commandée l’a été pour les établissements publics de santé de proximité.
Seules des catégories ciblées seront donc vaccinées, les personnes âgées de 70 ans et plus ainsi que celles qui sont atteintes de certaines maladies chroniques, telles que les insuffisances respiratoires.
Au total, 1 400 000 personnes, selon les déclarations de responsables au niveau du ministère.
Qu’en sera-t-il de tous les autres ? Notamment les personnes atteintes d’allergies respiratoires, qui ne pourront pas y avoir accès cette année, au risque d’être contaminées par le virus de la grippe saisonnière avec, en plus, celui de voir celle-ci se compliquer en cas de chevauchement avec le virus H1N1.
Les autorités saisonnières ne sont pas en droit d’ignorer la létalité de la grippe saisonnière qui fait 500 000 morts par an.
On comprend très bien la hantise de la population, pour laquelle grippe saisonnière et grippe porcine se rejoignent cette année, faisant planer le danger.
Une crainte justifiée, pourrait-on dire, car non seulement le vaccin saisonnier ne sera pas accessible à tout le monde, mais en plus, celui contre le virus de la grippe porcine ne le sera pas avant la fin de l’année, et concernera 20 millions de personnes, selon le ministère.
Ce qui revient à dire que près de la moitié de la population ne sera pas vaccinée contre le virus H1N1, et que presque la totalité, hormis les catégories vulnérables, ne le sera pas contre le virus de la grippe saisonnière.
Rachida Merkouche