Les Verts affrontent demain soir, au stade Mustapha-Tchaker, la Tanzanie. Un match retour qui intervient tout juste, trois jours après la manche aller disputée samedi à Dar Es Salam. Une sortie qualifiée de ratée pour les Verts, donnés archi-favoris pour cette double confrontation. Mais la réalité du terrain a été toute autre, les camarades de Carl Medjani ont du peiner pour revenir à la maison avec le match nul.
Pour cette manche retour, tous les spécialistes s’accordent à dire qu’il va falloir être méfiants face à cette surprenante équipe tanzanienne qui a beaucoup plus à gagner qu’à perdre face à un mondialiste, premier au classement africain de la Fifa. Il faut être méfiant, parce qu’en face il y a une excellente équipe tanzanienne qui a de nombreux atouts en main. Ceux qui avaient pensé avant le match aller que les choses allaient se dérouler sans encombre pour les Verts, ont vite déchanté.
La Tanzanie est une équipe complète dans ses trois compartiments, dispose en son sein de joueurs aux qualités techniques de très bon niveau, pour ne pas dire de très haut niveau. Avec un nul, deux buts partout, il est vrai que l’Algérie dispose d’une certaine aisance. Un match nul de moins de deux buts (0-0, ou 1-1), est synonyme de qualification, d’aucuns diront que c’est justement ça l’essentiel aujourd’hui. Mais, il est impératif, voire vital de prendre cette équipe au sérieux, rien n’est encore acquis.
Bon pour beaucoup, la Tanzanie reste cette 135e équipe au classement mondial et qu’il ne faut pas en faire trop pour la présenter comme un foudre de guerre. Ce qui est, en somme assez logique, mais au vu de la prestation des deux équipes samedi à Dar Es Salam, on est en droit de dire que la manche retour s’annonce plus que jamais indécise.
Il incombe donc au sélectionneur de composer le meilleur onze possible, de mettre en place le meilleur système possible afin de contrer cette équipe et s’assurer le passage au prochain tour. Avec l’appui d’un public aussi chaud que fidèle, les Verts doivent mettre le pied sur le champignon et appuyer très fort. Lors du match aller, nous avons vu une équipe amorphe, une équipe, pratiquement sans âme. Lors de la première mi temps, les millions de supporters algériens rivés devant leur écran TV se demandaient ce qui arrivait à leur équipe. Une équipe incapable d’aligner au moins trois passes de suite. Avec un onze très déséquilibré et un schéma tactique approximatif, faisant souvent les affaires des vifs attaquants tanzaniens.
Si dans les buts on ne s’attend pas à ce que Gourcuff change quoi que ce soit, dans la défense et l’entrejeu, il est plus que vital d’apporter certains correctifs. Face à une équipe au point physiquement, il faut mettre en place des joueurs qui sont au mieux de leur forme. La bataille sera longue et dure. La paire Taïder-Guedioura dans la récupération ayant fait flop à Dar Es Salam, l’incorporation de Bentaleb dans le onze de départ pour cette manche retour sonne comme une évidence. Devant, pour l’animation du jeu devrait être telle de manière à ce que les attaquants, comme Slimani dispose de bien plus d’espaces, afin de multiplier les appels en profondeur.
Avec le retour de Brahimi et Boudebouz (si toutefois le staff médical donne son feu vert pour ce match), Christian Gourcuff aura la latitude de mettre un plan offensif très animé. Si par bonheur, Brahimi est déclaré apte pour ce match, sa titularisation, un cran derrière Slimani sera un atout supplémentaire pour les Verts. Même Boudebouz pourrait prendre une place dans cette manche retour. C’est à voir. Mais en dépit de tout cela, la méfiance reste de mise. Ne pas trop se jeter en avant, ne pas trop se dégarnir, réduire les espaces au maximum, empêcher les Tanzaniens de construire. Il reste encore 90’ à faire (voire plus), il ne faut négliger aucun aspect dans la préparation de cette seconde manche et on ne le dira jamais assez, rien n’est encore acquis.
M. M.