Par Abdenour MERZOUK
Des techniciens assurent plus de 8 heures de travail par jour, ils perçoivent 10.000 DA par mois versés par l’Anem.
«L’objectif primordial d’Algérie télécom reste la couverture totale de la wilaya et le branchement des 133.000 foyers recensés à travers la wilaya» cet engagement est celui du directeur de l’unité opérationnelle de Bouira(DO),Abdehalim Bouachri. Dans sa démarche pour être le leader sur le marché national, Algérie télécom de Bouira compte 51.000 clients de téléphonie fixe et 21 495 abonnés au réseau 4G. Entre le 1er janvier et jusqu’au 31 décembre 2018, la direction opérationnelle de Bouira a lancé 46 actions sur le réseau de distribution améliorant la capacité par une consistance de 4759 paires.
La guerre aux zones d’ombre
Dans le cadre de l’assainissement de l’existant, 22 actions ont porté sur 7952 paires portant la consistance physique à 14.010 accès. «Même si ces actions sont d’une envergure appréciable, il reste que notre souci majeur est de bannir de notre cartographie les zones d’ombre. Parce que nos clients sont de plus en plus exigeants et réclament toujours plus, notre entreprise s’est fait un devoir de multiplier les efforts pour rependre à ces demandes», nous avait confié le directeur de la DO.
La wilaya est dotée de 10 Enodb d’une capacité de 7500 accès pour le réseau 4gtle. Ces unités concernent les localités d’Ahnif, Ahl El Ksar, Oued El Berdi, Ouled Rached, Sidi Yahia, Bouderbala, Lakhdaria, Aomar Gare et Aïn Türk. Le réseau TLP dessert 51.815 clients, le parc 4Gtle compte 213.395 abonnés, le parc Adsl englobe 36.769 clients et le parc Ftth ferme la marche avec 265 clients. Le taux de pénétration Internet avoisine les 80%. Ainsi et pour l’année écoulée, l’entreprise a consenti 38 milliards de centimes pour les investissements. Elle a retenu 300 opérations pour un montant global de 51 milliards et une consommation avoisinant les 31 milliards. «Cette réussite est l’oeuvre des 300 employés et cadres de l’entreprise à Bouira y compris les 36 jeunes embauchés dans le cadre du Daip qui rendent un service immense à l’opérateur» nous disait le directeur.
La cheville ouvrière du groupe
Depuis et à ce jour, ce qui se passe dans les rangs d’Algérie télécom mérite un arrêt et une réflexion. Une vingtaine de jeunes techniciens et techniciens supérieurs ont redonné au groupe opérateur historique un sang neuf. Ces jeunes ont suivi des formations en partenariat entre l’Institut national de la formation professionnelle et des stages permanents au niveau des services de l’opérateur téléphonique. Ces stages ont duré entre 24 et 30 mois pour les TS. Depuis maintenant moins d’une année, ces jeunes cadres techniques exercent dans les rangs d’Algérie télécom en qualité de contractuels (contrat Diap). Même si ces jeunes assurent plus de 8 heures de travail par jour, ils perçoivent 10.000 DA par mois versés par l’Anem. Un message transmis à la direction opérationnelle de Bouira faisait état de leur intégration dès le 1er mai dernier à l’occasion de la Fête des travailleurs. Depuis ces jeunes ont célébré l’évènement en compagnie du reste des travailleurs du groupe téléphonique. Le même jour on avait annoncé encore l’acceptation par la direction générale d’une prime dite PRI et les titulaires ont reçu pour certains plus de 150.000 DA.
L’espoir du 1er mai puis… rien
L’opérateur national à travers sa société Mobilis finance un championnat de football réputé pour ses scandales et le dernier en date, où le cham-
pionnat vient d’être entaché par un scandale de corruption avérée entre deux clubs. Le changement opéré à la tête d’Algérie télécom semble être la raison du retardement de la décision d’intégrer cette main-d’oeuvre qualifiée et qui reste un gage de sécurité pour le groupe. Depuis leur affectation dans les différents services de la direction opérationnelle de Bouira, les cas de dérangement téléphonique ont chuté de plus de la moitié. Le délai d’intervention a été réduit à moins d’une journée d’attente depuis l’annonce du dérangement. La fibre optique couvre la totalité des communes de la wilaya grâce à la présence en permanence des équipes du centre d’entretien et à la disponibilité des éléments de la cellule de suivi, d’ingénierie auprès de la direction. Même si du côté de cette direction, certains considèrent le contrat Diap comme un mode de recrutement renouvelable une fois, le fait de continuer à donner à ces cadres techniques des mensualités de 10.000 DA (Anem) sans que le groupe national ne débourse un centime est une forme d’esclavagisme moderne. Malgré cette situation, ces jeunes continuent à croire en l’avenir dans leur pays quand d’autres n’hésitent pas à aller proposer leurs compétences ailleurs.
Lassés d’attendre
Ces techniciens et techniciens supérieurs sont très demandés dans le cadre de l’immigration sélective. Dans les pays qui respectent l’effort, un simple connecteur (soudeur) de fibre optique touche plus de 1700 euros par mois dans des opérateurs comme SFR. En Algérie ces jeunes qui cumulent quelquefois plus de 10 heures de travail par jour sont rémunérés par une agence administrative qui crie déjà au manque d’argent. Lassés d’attendre, ces jeunes interpellent le premier responsable du secteur pour dénouer une attente qui commence à faire mal. Dès qu’ils élèvent la voix, on les menace d’exclusion au motif que la période d’observation n’est pas terminée. Le nouveau responsable d’Algérie télécom qui affiche une volonté de remettre le groupe en tête sur le marché national et international, peut concrétiser cette perspective en commençant pas stabiliser les effectifs et en motivant ce sang nouveau qui est la garantie quant au devenir d’Algérie télécom.