Algérie Télécom a perdu 600 millions de dinars durant la coupure du câble Internet au large de Annaba qui a provoqué une perturbation de plusieurs jours dans le pays. C’est ce qu’a fait savoir hier le PDG de cette entreprise publique, Azouaou Mehmel.
Le câble internet sous-marin Alger-Marseille, « a dû être accidentellement accroché par une ancre d’un navire, et a été sectionné « même si les zones de passage des câbles sous-marins sont « interdites au mouillage des navires « .
L’enquête qui est en cours déterminera les circonstances de l’incident. Mehmel a rappelé que le coût de la coupure du câble, qui a duré 6 jours, a été estimé à 100 millions de DA/jour, sur les ondes de la chaîne 3.
Pour augmenter les capacités de l’Algérie en matière de bande passante, le premier responsable d’AT a fait état d’un projet d’un troisième câble qui reliera Oran à Valence (Espagne), avec une brettelle sur Alger qui sera financée par les fonds propres de l’entreprise afin de palier au câble déjà existant et dont la capacité « est très limitée « .
La branche principale du câble (Oran-Valence) coûtera entre 24 et 26 millions d’euros et la bretelle à partir d’Alger entre 13 et 15 millions d’euros au maximum.
Par ailleurs, le responsable a plaidé pour une facilitation des procédures administratives pour les opérateurs des télécommunications qui, a-t-il expliqué, ne sont pas des acteurs économiques ordinaires et ne devraient, de ce fait, pas être régis avec les mêmes dispositions que les autres entreprises économiques, notamment pour les liaisons internationales.
Les délais de réponses et de décisions, notamment pour les liaisons internationales « nous obligent à réfléchir à des dispositifs permettant de mieux gérer les situations urgentes « , a expliqué M. Mehmel. Il a, en outre, fait savoir qu’un nouveau centre d’appel sera mis en place dans chaque wilaya pour les services après-vente, afin répondre aux doléances des clients d’AT. Algérie Télécom compte actuellement plus de 3,2 millions d’abonnés au téléphone et plus de 2 millions abonnés à l’ADSL.
Des lors, Algérie n’écarte pas l’éventualité de recourir à des prêts bancaires externes pour réaliser les projets inscrits dans son plan d’action en raison de la dépréciation de la valeur du dinar. Cette option est devenue inévitable, selon Mehmel en raison des rétrécissements des fonds propres à la suite de la dévaluation du dinar.
« La dépréciation de la valeur du dinar risque d’impacter notre plan d’action et si nous n’arrivons pas avec la quarantaine de milliards de dinars réservés à l’investissement à financer les projets prévus en raison de la fluctuation du dinar, nous allons recourir à un prêt extérieur « , a-t-il dit.
Il a expliqué que « si la fluctuation est de 30% sur le taux de change, c’est 30% des projets qui ne seront pas réalisés et AT sera obligée d’augmenter le chiffre d’investissement, mais si ça dépasse les capacités de l’entreprise, elle va recourir à des financements extérieurs » sans donner de détails sur la nature ou le volume de ces prêts.
Le PDG a également relevé que pour les prêts bancaires, l’entreprise devrait « s’assurer une rentabilité », soulignant qu’actuellement elle couvrait des localités où la rentabilité « n’y est pas « . Outre la demande du simple citoyen, AT combine ses réalisations par rapport à d’autres projets d’institutions, tels que les ministères et s’attèle à mieux les rentabiliser, selon ce responsable.