Algérie : une première puce électronique 100 % conçue localement

Algérie : une première puce électronique 100 % conçue localement

Une nouvelle ère technologique vient de s’ouvrir en Algérie avec l’annonce, ce samedi 9 avril, de la finalisation de la toute première puce électronique conçue intégralement par des chercheurs algériens.

C’est à l’occasion de l’inauguration de la nouvelle filiale « CDTA-Expertise », rattachée au Centre de Développement des Technologies Avancées (CDTA), que le ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, a dévoilé cette réalisation inédite. Selon lui, cette avancée incarne « la concrétisation des résultats de la recherche à travers des réalisations industrielles concrètes ».

Une puce de 1 mm² au cœur de la souveraineté technologique

Fruit d’un travail 100 % national, cette puce de nouvelle génération repose sur une technologie de 65 nanomètres, parmi les plus avancées au monde. Conçue localement, elle sera, dans un premier temps, fabriquée à l’étranger, notamment à Taïwan, avant que sa production ne soit transférée en Algérie dans les deux prochaines années.

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Le ministre a souligné que cette avancée technologique n’est pas qu’un exploit scientifique : elle jette les bases d’un véritable écosystème industriel dédié à la microélectronique. « C’est une étape clé pour asseoir notre souveraineté technologique et attirer les investisseurs vers un secteur à forte valeur ajoutée », a-t-il affirmé.

Parallèlement à ce projet, un partenariat structurant a été lancé avec l’Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE) pour la fabrication de transistors. Ce composant fondamental, indispensable à la fabrication de puces, fera l’objet d’une production progressive en Algérie.

Mohamed Abbès Bourassi, PDG de l’ENIE, a salué cette collaboration comme « un pas décisif vers la relance des capacités industrielles de l’entreprise ». Il a rappelé que dans les années 1980, l’ENIE produisait déjà des circuits électroniques de pointe.

CDTA-Expertise : un levier pour l’innovation appliquée

La nouvelle filiale « CDTA-Expertise », officiellement inaugurée lors de la visite ministérielle, aura pour mission de valoriser commercialement les prototypes développés par les chercheurs. Elle jouera un rôle crucial dans le transfert de technologie vers l’industrie, et la mise en marché des innovations issues des laboratoires.

En parallèle, une convention stratégique a été signée entre le CDTA et la Société d’Automatisation Interbancaire (SATIM), pour intégrer ces puces dans le système de paiement national. Objectif : renforcer la cybersécurité et la souveraineté numérique de l’Algérie.

Une ambition nationale pour 2027

Cette dynamique s’inscrit pleinement dans la feuille de route tracée par le président de la République pour une Algérie émergente à l’horizon 2027. La présence des ministères des Finances, de l’Industrie, de la Production pharmaceutique, du Travail et de la Sécurité sociale à cette cérémonie témoigne de la transversalité de ce projet et de son impact potentiel sur plusieurs secteurs stratégiques.

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Avec cette première puce conçue localement et une vision clairement affichée, l’Algérie semble résolue à prendre sa place dans l’univers très fermé de la microélectronique mondiale. Un tournant silencieux mais capital, qui pourrait faire date dans l’histoire technologique du pays.