«L’Algérie est confrontée à des problèmes d’exportation du fait des normes et de la réglementation européennes, dans ce domaine.»
’est ce que l’Union européenne (UE) a toujours fait valoirpour expliquer le déficit commercial qu’enregistre l’Algérie, depuis septembre 2005, date de l’entrée en vigueur de son accord d’association.
En clair, les produits nationaux ne répondent pas aux normes et à la réglementation en vigueur sur l’autre rive de la Méditerranée. La délégation européenne le rapporte clairement dans le dernier numéro de la revue qu’elle publie, à Alger. Elle rappelle les vecteurs essentiels de sa relation avec Alger et fait le point sur la coopération entre l’Algérie et l’UE. Elle tient ainsi, certainement, à démontrer qu’elle n’a pas été avare en matière d’aides techniques et d’expertises, en faveur de l’Algérie.
C’est pour les membres de la délégation, une manière de dégager la responsabilité de l’UE dans les énormes pertes financières que la mise en œuvre de l’accord d’association provoque à l’Algérie. Ainsi donc, la non-conformité des produits algériens aux normes et règlements européens, a-t-elle été mise en exergue -encore une fois- lors de la 3è réunion du sous-comité «Agriculture et Pêche» établi dans le cadre de l’accord d’Association, qui s’est tenue à Bruxelles, le 2 mars dernier. La réunion a été consacrée à divers échanges d’information dans les domaines évoqués.
«Elle a permis de clarifier les différents règlements en vigueur ainsi que d’échanger des points de vue autour des données statistiques relatives au commerce des produits de ces secteurs,» lit-on à ce sujet.
Il est dit que «les participants ont cherché à identifier des actions concrètes qui permettraient à l’Union européenne d’appuyer les autorités algériennes et les différents acteurs économiques pour développer d’avantage l’accès aux marchés européens des produits algériens.» L’UE suggère à l’Algérie de «tirer davantage de bénéfice de ses cultures naturelles (BIO) et de certains produits comme les dattes.»
Elle circonscrit ainsi aux Algériens, le périmètre dans lequel ils pourraient prétendre détenir des produits «bons à exporter.»
C’est d’ailleurs ce qu’elle explique plus loin en soulignant que «dans ce cadre, la possibilité d’une convergence graduelle avec les règles sanitaires et phytosanitaires de l’UE, a été explorée.» L’Algérie et l’UE ont aussi planché sur «le dialogue économique» dans une rencontre tenue le 16 mars dernier. Il est dit qu’il était nécessaire de faire le point sur ce sujet, après 5 ans de mise en œuvre de l’accord d’Association et aussi la crise financière mondiale. «Les autorités algériennes ont souhaité que le point principal discuté concerne la diversification de l’économie et les moyens pour l’atteindre,» est-il dit.
Avec en plus la précision qu’«il s’agit d’une préoccupation majeure de l’Algérie, afin de sortir de la primauté des hydrocarbures.» Les secteurs prioritaires identifiés pour cela sont ceux du développement des PME/ PMI, le tourisme, l’agriculture et l’agroalimentaire, les technologies de l’information et de la communication et enfin les énergies nouvelles.
LES «NÉCESSAIRES» RAPPELS DES EUROPÉENS
La délégation a, par ailleurs, passé en revue ce qu’elle appelle «les activités du programme d’appui à la facilitation du commerce (FACICO). C’est, explique-t-elle «un programme dont bénéficie le ministère du Commerce qui s’étale sur 4 ans et mobilise un budget de 6.250.000 euros.
«Les objectifs spécifiques sont d’appuyer et de renforcer les capacités de l’administration du ministère pour la mise en œuvre des accords internationaux, la mise en place des dispositifs en matière de protection et de sécurité des consommateurs et, enfin, dans son action de modernisation et d’amélioration de l’efficacité des structures de contrôle de la qualité et de la répression de la fraude,» est-il écrit.
Au début de l’année 2010, il y a eu, dans ce cadre, l’organisation d’un séminaire sur «l’intégration de l’Algérie dans le système économique mondial: la contribution de la formation» et la signature d’une convention de partenariat entre le Centre algérien de contrôle de la qualité et de l’emballage (CACQE) et le Centre algérien d’accréditation et certification (ALGERAC) «pour l’accréditation des laboratoires régionaux de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes du CACQE.)
L’accent, explique la délégation «a été mis sur l’importance de la mise en place de mécanismes de gouvernance solides pour l’activité économique, dont la politique de la concurrence est un des éléments-clés, pour bénéficier de la globalisation et permettre une meilleure intégration de l’économie algérienne dans le système international.» Pour ce qui est des accréditations des laboratoires, un processus d’accompagnement, est-il écrit, a été engagé et soutenu par des actions du programme FACICO.
«Il doit permettre à terme leur mise en conformité avec la norme ISO 17025 et leur accréditation par ALGERAC».
Le ministère du Commerce s’est engagé, lit-on, dans un important programme de soutien aux entreprises en matière d’accès aux marchés extérieurs mais aussi de protection et de sécurité des consommateurs.
«Quel que soit le marché de destination des produits, il est indispensable qu’ils répondent aux standards de qualité et de sécurité internationaux,» est-il souligné. L’on estime que «la reconnaissance internationale des certificats d’analyse des produits délivrés par les laboratoires du CACQE, doit répondre à cette exigence incontournable de disposer de compétences techniques nationales et d’une maîtrise d’analyses et d’essais, selon les référentiels internationaux.»
L’on rappelle aussi que le programme d’appui aux PME «mis en place conjointement par l’Algérie et l’UE» est doté d’un budget total de 44 millions d’euros et son objectif est «d’améliorer la compétitivité des PME algériennes pour leur permettre de reconquérir le marché intérieur mais aussi pour se développer à l’international (…).» La délégation promet «il s’agit d’un engagement concret de l’UE d’accompagner l’Algérie dans la mise en œuvre de l’accord d’Association.»
Ghania Oukazi