Gestion des œuvres sociales de l’éducation nationale : Demain les élections

Gestion des œuvres sociales de l’éducation nationale : Demain les élections

Ces élections représentent un enjeu de taille : gérer le fonds des œuvres sociales qui représente une cagnotte estimée à « 20 milliards de DA ».

Un jour seulement nous sĂ©pare des Ă©lections des commissions pour la gestion des Ĺ“uvres sociales du secteur de l’Education.

Prévues pour demain au niveau de tous les établissements scolaires du pays, ces élections représentent un enjeu de taille, soit une cagnotte de 20 milliards de DA, telle qu’estimée par le ministre de l’éducation, Boubeker Benbouzid.

Les sept syndicats agréés du secteur sont dispersés entre partisans de la centralisation de la gestion et de la décentralisation.

Le Cnapest, reprĂ©sentant exclusif du palier secondaire qui compte 65.000 enseignants sur 655.000, soit 10% de ce corps, et l’Unpef qui chapeaute l’ensemble des enseignants du cycle moyen, prĂ´nent ensemble une gestion centralisĂ©e et l’Ă©lection de commissions de wilaya et nationale.

Le Snte et la Fnte qui sont reprĂ©sentĂ©s notamment au niveau du cycle primaire optent pour une gestion locale, c’est-Ă -dire un budget affectĂ© aux Ă©tablissements qui auront la latitude de distribuer loca- lement les aides et d’instaurer ce 13e mois, rejoignant ainsi la position de la coordination des lycĂ©es d’Alger.

A la veille de ces élection, les deux syndicats favorables à la gestion centralisée insistent sur le taux de participation des travailleurs du secteur, disposés à choisir le bulletin n°1 qui favorise la gestion des œuvres sociales par le biais des commissions de wilaya et la commission nationale et qui ont déjà présenté leurs candidats qui les représenteront à ces deux niveaux.

Il s’agit de 64,32% pour le cycle primaire, 80,40% pour le cycle moyen et 94% pour le cycle secondaire. Ces chiffres ont été présentés hier matin au cours d’une conférence de presse animée à la place du 1er-Mai, par les présidents des deux syndicats autonomes (Cnapest et Unpef).

Tout en expliquant les différentes étapes des élections (établissements, commissions de wilaya, commission nationale), MM. Nouar Larbi, premier responsable du Cnapest, et Sadek Dziri, représentant de l’Unpef, ont dénoncé ce qu’ils ont qualifié de «dépassements» et de «partialité» de l’administration locale et de certains chefs d’établissement, quant aux préparatifs des élections du 7 décembre prochain relatives à la méthode par laquelle les œuvres sociales seront gérées.

A travers leurs représentants régionaux, les deux syndicats ont énuméré un certain nombre de points relatifs à ces «anomalies». D’abord, précise M. Nouar Larbi, «les instructions données par la tutelle concernant l’information et la sensibilisation des travailleurs sur les avantages et les inconvénients des deux gestions via les commissions et les établissements n’ont pas été respectées. Des directions de l’éducation n’ont fourni aucun effort dans ce sens».

Il y a aussi «les délais de dépôt de candidatures pour les listes relatives aux commissions de wilaya et celle nationale qui n’ont pas été respectés, et certains chefs d’établissement et inspecteurs qui ont organisé des rencontres pour faire la campagne pour le bulletin n° 2. Plus encore, les deux syndicats se sont acharnés sur des DE qui veulent boycotter le vote en programmant des conférences régionales le jour du vote, soit le 7 décembre.

Transparence

Dans d’autres wilayas, expliquent-ils, toutes les conditions ont été réunies pour l’organisation des élections dans la transparence.

Par ailleurs, les deux représentants syndicaux se sont félicités d’avoir enfin arraché la gestion des œuvres sociales des mains de l’UGTA.

Appelant les travailleurs de la base à voter pour l’option des commissions, les conférenciers n’ont pas manqué l’occasion de s’attaquer aux partisans de la gestion décentralisée des œuvres sociales. «Ceux qui vantent aujourd’hui les vertus des commissions d’établissement sont pourtant ceux qui ont géré les œuvres sociales durant 16 ans avec les commissions de wilaya et la commission nationale, sans résultats notables», soulignent-ils.

Les raisons de cette campagne sont claires, expliquent les deux confĂ©renciers, «L’UGTA et les autres syndicats supplĂ©tifs ont peur de rendre des comptes de la gestion antĂ©rieure car avec les commissions de wilaya, il y aura passation de consignes». A une question relative aux modes de gestion, les reprĂ©sentants des deux syndicats ont rĂ©pondu que la gestion dĂ©centralisĂ©e favorise le dĂ©tournement et l’injustice dans le partage des prestations. Par contre, avec la gestion centralisĂ©e, «caractĂ©risĂ©e par la transparence absolue», la question sera maĂ®trisĂ©e avec l’affichage et l’examen du plan d’action, et la prĂ©sentation chaque annĂ©e du bilan financier et moral. De son cĂ´tĂ©, le Snapest ne cesse de dĂ©noncer des irrĂ©gularitĂ©s constatĂ©es dans le dĂ©cret 618 relatif aux Ă©lections. Selon ce syndicat, «ce dĂ©cret s’oppose Ă  la notion d’Ă©galitĂ© des chances pour les candidats qui se prĂ©sentent Ă  ces Ă©lections. Les Ă©lecteurs vont voter pour le bulletin n°1 en optant ainsi pour les commissions de wilaya et nationale et le n°2 en choisissant l’option des commissions par Ă©tablissement. Or, si c’est l’option 2 qui emporte ces Ă©lections, ce sont les mĂŞmes candidats Ă©lus qui constitueront les commissions de wilaya et nationale. La chance ne sera pas donnĂ©e Ă  d’autres de se prĂ©senter ». Pour le Snapest, la situation ainsi prĂ©sentĂ©e reste floue et pas rĂ©glementaire. Pour sa part le Syndicat national des travailleurs de l’Ă©ducation (Snte) appelle, dans un communiquĂ© signĂ© par le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral, Abdel- krim Boudjenah, les travailleurs de l’Éducation Ă  voter sur la gestion des Ĺ“uvres sociales, au niveau des Ă©tablissements scolaires, et cela, en choisissant le bulletin n° 2. Selon le SG de cette entitĂ© syndicale, la gestion des Ĺ“uvres sociales, au niveau des Ă©tablissements scolaires, garantira l’indĂ©pendance dans la gestion, la transparence et la justice pour tous les travailleurs. Dans ce sens, le responsable ajoute que le vote pour la gestion des Ĺ“uvres sociales, au niveau national et des wilayas (bulletin n°2), engendrera au sein des comitĂ©s (de wilaya et national) des conflits Ă©pineux, dont les victimes seront les travailleurs.

Ce mode de gestion, ajoute le communiquĂ©, ne permettra pas de rĂ©pondre aux aspirations des travailleurs et ne rĂ©glera que les problèmes d’une minoritĂ©, au dĂ©triment de la majoritĂ©.

Sarah SOFI