Le calvaire continue pour les ressortissants Algériens encore bloqués à l’aéroport Roissy Charles De Gaulle. Ça va faire bientôt deux mois que ces Algériens sont livrés à leur triste sort dans la zone internationale de l’aéroport Parisien qui ne devait être, initialement, qu’une escale, avant d’embarquer vers Alger.
Mais ces voyageurs, qui étaient 27 au début, sont devenus des vrais naufragés. Les ressortissants Algériens se sont retrouvés bloqués en zone internationale. Les portes de l’Algérie, comme celles de la France, se sont refermées face à leur détresse.
Après avoir perdu en justice contre Air Algérie, une vingtaine de ces ressortissants se sont résignés. Certains sont rentrés en Angleterre, d’autres ont mis le cap vers la Tunisie, ou vers le Maroc. Six sont cependant restés. Ils souffrent encore, dans des conditions insoutenables, du mutisme des autorités Algériennes, et du détournement de la France qui considère qu’il s’agit d’une affaire « Algéro-algérienne ».
Beaucoup avancent qu’il s’agit de binationaux. Certains vont même jusqu-à remettre en cause leur droit le plus absolu de renter au pays, et cela, à cause d’une soi-disant alternative qui est celle de revenir au Royaume-Uni, d’ou ils ont embarqué. Mais la réalité est toujours plus complexe que les simples raccourcis.
Qui sont ces Algériens encore bloqués à Roissy ?
L’avocate des « naufragés », Karima Hadj Saïd a confié à nos confrères du quotidien El Watan, que parmi les Algériens encore bloqués au niveau de la zone internationale de l’aéroport Roissy Charles De Gaulle figurent trois femmes, dont une qui est atteinte d’un cancer. Parmi les ressortissants bloqués, il y a « une dame âgée de 74 ans, dont le visa de visite familiale a expiré, et ses deux filles d’une quarantaine d’années chacune, l’une résidente en Angleterre et l’autre en Algérie. Elles rentraient ensemble spécialement pour voir le père âgé et malade », a déclaré l’avocate.
Outre ces trois femmes qui se retrouvent seules et abandonnées depuis presque deux mois, la même avocate indique qu’il y a parmi les ressortissants bloqués, un sans papier, qui a volontairement pris la décision de quitter le royaume uni et de renter chez lui, en Algérie. Il y a aussi, toujours selon Me Karima Hadj Saïd, « un travailleur saisonnier, qui a pris ses dispositions pour rentrer définitivement en Algérie ». En ce qui concerne la sixième personne, l’avocate a précisé qu’elle a « décidé de rentrer à Londres, dimanche dernier ».
Il reste donc 5 ressortissants Algériens bloqués à Roissy depuis presque deux mois. La situation de ces voyageurs infortunés a été qualifiée d’une « catastrophe humanitaire ». Des députés français, à l’instar d’Alexis Corbière (La France insoumise) et d’Aurélien Taché (Ecologie, Démocratie, Solidarité), ont saisi les ministres Français et même le président Macron, mais « le gouvernement français continue de faire la sourde oreille », déplore Aurélien Taché.