Ali Bay Nasri, président de l’Anexal, à Horizons « Le ferroviaire est la solution »

Ali Bay Nasri, président de l’Anexal, à Horizons « Le ferroviaire est la solution »

Le président de l’Association nationale des exportateurs algériens, Ali Bay Nasri, soutient, dans cet entretien, que la logistique fait défaut en Algérie et préconise des solutions à même de résoudre les problèmes auxquels font face les opérateurs économiques.

La Caci organise le premier Salon sur la logistique. Comment ce secteur est-il organisé en Algérie ?

Or, malheureusement, en Algérie il n’y a pas de stratégie et nous ne formons pas beaucoup de logisticiens. C’est ce qui nous amène à dire qu’il y a une faiblesse dans la ressource humaine et le secteur est loin d’être développé. Nous devons faire des analyses sur le transit portuaire, sur le cheminement des marchandises, sur les facilitations accordées. Et de voir comment entrent des camions et comment sortent d’autres.

Tout le monde s’accorde à dire que la voie ferroviaire constitue la solution. Qu’en pensez-vous ?

C’est-à-dire en dix ans, nous avons importé l’équivalent de 25 milliards de dollars. C’est énorme. C’est très important à signaler. Au lieu d’investir dans le ferroviaire, nous avons importé des camions. Le ferroviaire est la solution. C’est d’abord moins d’accidents. Dans certains pays européens, le pourcentage de fret ferroviaire est de 30% par rapport au global, alors qu’en Algérie, il ne dépasse pas les 4%.

La SNTF travaille beaucoup plus avec les entreprises publiques. Ce qui fait que ce créneau n’est pas développé. Nous n’avons pas mis justement en place une stratégie sur l’intégration de la logistique dans la gestion des transports en Algérie. Pour vous citer l’exemple de la Tunisie, un appel à concours au niveau international a été lancé pour la mise en place d’une méthodologie de gestion numérisée d’un de ses ports.

Que préconisez-vous comme solution ?

D’abord, par la diminution des attentes et les surestaries. Il faut que le ministère des Transports regarde ce qui se passe dans les ports secs. Des compagnies maritimes appliquent des taux exorbitants. En plus, nous ne maîtrisons pas ce que nous appelons les frais de manutention portuaire.

Les ports sont encombrés. Nous supportons les prix fixés par les majors dans le maritime. Et dans l’aérien, nous n’avons pas de capacités pour l’exportation tout simplement. Il faut savoir aussi que nous sommes en surcotation à l’importation de près de 25% et à l’exportation de l’ordre de 22%.

Pour nous, l’enjeu de la compétitivité logistique est éminemment important.

Dans ce cadre, nous sommes très mal classés. Nous sommes à la 94e place du classement du Centre du commerce international. Il faudrait améliorer, et pour le faire, il faudrait des spécialistes.

Qu’en est-il de l’installation du guichet unique ?