Intervenant, hier, à l’occasion de la Journée internationale de la femme, devant les membres du secrétariat national et ceux du comité central de sa formation Talaie El-Houriat, Ali Benflis a estimé que “les Algériennes et les Algériens sont égaux dans la précarité de leurs droits économiques et sociaux” et qu’ils sont l’objet “d’un même déni de citoyenneté car l’immense majorité des Algériennes et des Algériens partage les mêmes humiliations, les mêmes outrages et le même mépris que leur fait subir une sous-citoyenneté conçue par le régime politique en place”. Ali Benflis a ajouté qu’ils “sont victimes de l’absence de l’État de droit”.
Les griefs retenus par l’ex-chef de gouvernement contre le régime en place sont multiples. Il a estimé que le “régime politique sait qu’il porte la responsabilité pleine et entière dans l’impasse politique vers laquelle il a conduit le pays, dans la crise économique qui s’aggrave sans la moindre lueur d’une riposte à l’horizon et dans la déstabilisation sociale qui monte en cadence et qui mène tout droit au saut dans l’inconnu”. Il a souligné que “les droits légitimes des Algériennes et des Algériens sont ignorés ou méprisés de la même manière, tout comme sont brimées ou réprimées de la même manière les libertés que leur garantissent pourtant la Constitution, les lois de la République et même les engagements internationaux de l’État algérien”.
Pour Talaie El-Houriat, les Algériennes et les Algériens “sont égaux dans la négation de leurs droits politiques”, d’où la nécessité de réformes politiques, économiques et sociales, dans lesquelles la femme est appelée à jouer le premier rôle. “La modernité politique que nous envisageons comme horizon pour notre pays ne s’accomplira pas sans la contribution indispensable de la femme algérienne à sa réalisation.
La rénovation économique perdrait beaucoup de ses moyens, de ses capacités et de ses ressources sans l’implication de la femme algérienne pour en amplifier le dynamisme et la performance. La réforme sociale n’en serait pas pleinement une si elle n’intégrait pas la femme algérienne comme une composante à part entière nécessaire à l’équilibre, à la cohésion et à l’harmonie de notre société”, explique Ali Benflis, considérant que “la cause de la femme algérienne est trop grande pour nous et elle ne peut être réduite à nos yeux au domaine de la symbolique. La cause de la femme algérienne est trop centrale dans notre projet politique pour que nous puissions la considérer comme un simple sujet parmi d’autres sur lequel nous nous devons de prendre position”.