L’instance de dialogue et médiation avait écarté l’éventualité d’une tenue d’une conférence nationale de dialogue. Changeant de démarche l’instance a opté pour des rencontres avec les différents acteurs. «Les représentants des partis et des diverses organisations que nous avons rencontrés jusque-là ne voient pas l’utilité d’aller vers une conférence nationale, d’autant plus qu’il y a déjà une discussion sur les différents points objets de ce dialogue, en l’occurrence l’instance d’organisation des élections et la révision de la loi électorale», a déclaré une responsable de la cellule de communication du panel de dialogue et de médiation.
L’instance a donc commencé l’élaboration des premières moutures des projets de textes portant création de l’instance indépendante de gestion des élections et les amendements de la loi électorale. «Ces moutures ne sont pas définitives. Elles sont soumises aux différents acteurs pour être enrichies. Les documents sont envoyés à ces derniers. C’est sur la base de leurs propositions et suggestions que la commission procédera à l’élaboration du rapport final qui sera envoyé au chef de l’Etat», précise l’INDM dans un communiqué rendu public hier.
Cette décision a été fortement critiqué par Ali Benflis. Dans une lettre adressée à Karim Younès l’ancien chef de gouvernement estime que «l’élaboration des projets de loi sur la création de l’instance indépendante de gestion des élections et la révision de la loi électorale ne relèvent pas des prérogatives de cette commission», a écrit Ali Benflis au coordinateur du panel, Karim Younès.
Et d’ajouter «ces chantiers doivent être entrepris par le Président élu qui aura à effectuer des réformes. Ce n’est pas au gouvernement actuel, qui est rejeté par le peuple, de proposer un projet de révision de la loi électorale.Et le Parlement qui a perdu toute légitimité n’a pas à adopter un système électoral qui sera la base juridique et organisationnelle sur laquelle seront fondées les futures institutions élues», précise Ali Benflis. Pour lui, la commission conduite par Karim Younès a pour unique mission la mise en place d’une commission vouée à organiser la prochaine élection présidentielle. «La mission de cette commission prendra fin après l’élaboration de son rapport sur le déroulement du scrutin», souligne-t-il. Pour le parti Talaie El Hourriyet, l’institution d’une commission indépendante permanente d’organisation des élections «ne peut être envisagée que dans le cadre d’une réforme constitutionnelle et institutionnelle qui sera lancée inévitablement par le prochain président de la République».