Ali Benflis : « Toutes les institutions sont illégitimes de la base au sommet »

Ali Benflis : « Toutes les institutions sont illégitimes de la base au sommet »

Les travaux du congrès constitutif du parti Talaiou el-Houriat ont débuté hier à l’hôtel Hilton avec la participation de près de 2.000 délégués de l’ensemble des wilayas.

Ali Benflis a lancé ce saemdi le processus de création de son parti Talaiou El Houriet en présence de plusieurs chefs de parti de l’opposition et de personnalités nationales.

D’ex-Premiers ministres à l’image d’Ahmed Benbitour, Mokdad Sifi ou de Belaid Abdesslem en passant par les chefs de parti, Abderrezek Mokri du MSP, Sofiane Djilali de Jil Jadid, Tahar Benbaibeche, Abdallah Djaballah, Menasria, Nourredine Bahbouh et de personnalités nationales comme Me Ali Yahia Abdenour, Aboudjerra Soltani, de la moudjahida Djamila Bouhired et Athmane Belouizdad, d’ex-ministres tel Kamel Bouchama et enfin d’anciens officiers supérieurs et officiers généraux de l’ANP, Mustapha Bouchachi et Mokrane Aït Larbi Ahmed ont été invités à prendre part à cette rencontre.

Lors de son discours d’ouverture, Ali Benflis a particulièrement insisté sur la difficulté de faire autrement en Algérie et à plus forte raison lorsqu’une personne décide de se lancer dans la bataille politique. « Nous ne manquons ni de réalisme ni de lucidité ; nous ne penchons pas par excès d’optimisme ou de naïveté. Nous ne sous-estimons ni la difficulté de la tâche que nous nous sommes librement assignée ni le nombre et la diversité des obstacles qui jalonneront le chemin que nous avons décidé de suivre », dit-il.

Il justifie ainsi son désir de créer son propre parti politique par la volonté de poursuivre l’œuvre nationale déclenchée par ceux qui se sont levés un jour pour dire non au joug colonial. « L’appel du devoir n’est pas un appel auquel on peut rester sourd. L’état affligeant du pays n’est pas un état dont on peut détourner le regard et la responsabilité que nous avons envers notre peuple n’est pas une responsabilité que l’on peut fuir ou que l’on peut refuser d’assumer » ajoute-t-il.

Il a, une nouvelle fois, dénoncé « la vacance du pouvoir » que le clan présidentiel tente « de cacher par des procédés les uns plus vains et plus dérisoires que les autres » et rendant « les institutions illégitimes de la base au sommet du fait du fléau de la fraude qui a, lui aussi, pris une dimension systémique ».

Selon Benflis, cette vacance pose surtout la problématique de la succession d’Abdelaziz Bouteflika. « Le vide généré par la vacance du pouvoir a été comblé par des forces extraconstitutionnelles qui ont pris possession du centre de la décision nationale.

Et, en ce moment même où nous sommes réunis ici, dans tout le pays bruissent des rumeurs ou des fuites et sont jetés peut-être, une fois encore, des ballons sondes pour vérifier l’acceptabilité et la faisabilité d’une opération de clonage de notre système politique au moyen de ce qu’il est devenu commun de désigner sous l’appellation de transmission héréditaire ou cooptée du pouvoir. »

Ali Benflis n’a pas manqué d’adresser un message à l’ANP : « Il y a, parmi nous, d’anciens officiers supérieurs et officiers généraux de notre Armée nationale populaire, dignes héritiers de la glorieuse Armée de libération nationale.

L’ANP a une place à part dans le cœur de toutes les Algériennes et de tous les Algériens. Elle est le bras armé du peuple qui ne faiblit pas et le rempart inviolable de la République. » Ensuite, ce fut tour à tour à Sofiane Djillali, au nom des partis et personnalités membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique, et à Tahar Benbaïbeche au nom des membres du Pôle des forces du changement qui ont chacun pris la parole.

Les travaux de ce congrès, qui s’étale sur deux jours, porteront notamment sur l’examen et le débat autour du règlement intérieur, du statut et du programme du parti. Le congrès sera également consacré à l’élection du président du parti et des membres de son conseil national.Le bureau du congrès est composé de dix cadres du parti. Cette instance est présidée par Azzouz Nasri, ancien premier président de la Cour suprême.